Bain de boue à Beppu

On pensait que la pluie allait jamais arrêter : trois jours consécutifs, pour notre présent voyage, c’est de loin le record.

Notre dernière journée à Fukuoka a donc tourné court : même aller magasiner a été au-dessus de nos parapluies… Parapluie que Sol a trouvé à quelques pas de notre apart… Elle en souhait un, elle l’a eu.

C’est comme ça.

On a quand même fait deux géocaches sous la mouille, et on est allé manger chez le fast food de burger Mos… Un concurrent des McDo de la terre… Même genre de burger, un peu mieux quand même, mais avec le service japonais. Quand tu es servi à la table, avec les 4 ou 5 remerciements d’usage, je ne sais pas si tu peux encore appeler cela un fast food

Faque…

On est parti le lendemain, en train semi rapide, pour Beppu.

Sous la pluie.

Je ne sais pas s’il y a un lien, mais le train tanguait. J’ai eu mal au cœur. Sol moins que moi, mais quand même.

À mi-chemin, le train arrive dans une gare. Et là, on entend que le train va repartir dans l’autre direction. Donc, on va avancer de dos. Pas cool, déjà que… Et puis là, des passagers se lèvent, et puis clic, ils tournent leur siègent de bord. Et bé…

On fait pareil. Les Japonais ils sont fortiches, les Japonais.

À Beppu, diner à l’Italien. Pas méchant, les pâtes pour un 11$, avec la petite salade et le pain à l’ail.

Puis, autobus jusqu’à Kannawa, petit village touristique à 6 ou 7 kilo de la gare de Beppu : Kannawa, c’est le La La Land Onsen du Japon. Le plus d’Onsens au mètre carré.

Et quelques-uns des plus étranges…

Bon, notre journée d’arrivée est aussi à l’eau : il flotte. Mais au moins, on est au 5ième étage d’un building construit sur la crète de Kannawa. Une vue magnifique du village enveloppé par la vapeur sulfureuse des nombreuses sources chaudes volcaniques, avec en toile de fond, la mer et les montagnes (comme presque partout au Japon).

Et, et, et, ce coup-ci, on a quitté le mini-appartement claustrophobique pour un grand 4 et demi japonais traditionnel des années 70. Tatamis dans deux pièces, lits hyper confortable, éclairage naturel abondant, salle d’eau invitante (le bain se vide directement sur le plancher de la salle de bain…).

On peut coucher 10 ici.

Mais bon, on mange à terre, sur les tatamis. Pas de chaise, pas de table haute.

Mais Sol m’a fait entrer de force dans un entrainement redressement assis pour fortifier nos vieux abdos… Et cela finit par payer : j’ai plus de faciliter à manger à terre, sans trop me casser le dos…

Mais je pense qu’en troquant ma course pour les set-ups, j’y perds quelque part. Heureusement qu’on continu à marcher des 10 et 15 kilo par jours.

On est rendu à une cinquantaine de redressement par jour.

Sinon, hier, le soleil est revenu (on appelle cela change de sujet en criss).

Aahaahahahahahh… On a donc visité les 7 trous des Enfers du coin. Hier, on a fait les 2 « rouges »… Des souvenirs d’Islande sont remontés en même temps que le geyser filait vers le ciel (bloqué par un rocher : les Japonais ont décidé de circonscrire le geyser… Quelle décision bizarre… Ils disent que le geyser pourrait aller jusqu’à 30 mètres de haut. Mais là, il monte de genre 4 mètres…).

Le diner, dans un petit resto Japonais à se manger des spécialités locales (voir les photos). Sol a été plus chanceuse que moi…

Puis, le Onsen. On a choisi celui avec la chute d’eau chaude.

Qui, finalement, la chute, c’était de l’eau qui sortait d’un tuyau placé en hauteur. Eau chauffée par le volcan du coin. Bizarrement, cela faisait la job. Mais surtout, j’étais tout seul dans le Onsen. J’avoue que cela n’a pas de prix.

Sol aussi, était seule, et c’est pour cela que vous avez des photos (mais elle n’a pas fait de selfie, désolé).

Bref, une expérience vraiment incroyable.

Aujourd’hui, on s’est farcit les « enfers » bleus. Très cool (dans le sens de). Il fallait d’ailleurs les faire dans cet ordre : rouge d’abord, plus petites, moins spectaculaires, puis les bleus après.

Mais bon, le tout est très artificialisé. Les Japonais aiment bien la nature avec une touche de retouche (je n’aurais peut-être pas le prix Nobel de lhitairathur, mais je vais passer à Juste pour Rire!)

Pas grave, c’était à voir (et à sentir pour les explosions de sulfures). Et deux morceaux de robots pour le guide qui créait de la fumée sur les mares sulfureuses en soufflant très fort sur sa cigarette.

De là, on a grimpé vers notre second Onsen.

Il est spécialisé dans les bains de boues. 13$ par personne. C’est deux fois plus cher que les Onsens « normaux ».

Y’a pas grand monde : ce n’est pas sa grosse saison touristique.

Tant mieux.

Le bain est en fait derrière un hôtel des années soixante que, à première et deuxième vue, je ne recommande pas.

Mais les bains… Wow.

Oui, les installations font du bruit, canaliser l’eau sulfureuse n’a pas l’air facile. L’équipement date un peu, c’est un voyage dans le temps. L’historien en moi aime toujours.

Toujours séparé entre les hommes et les femmes, on pense comprendre qu’il y a des bains extérieurs mixtes.

Mais on est tous tout nu.

D’ailleurs, je commence à être à l’aise à mettre nu devant des Japonais. Mais des Japonaises?

Bref.

Au premier bain, un Japonais me parle en Anglais : c’est une première dans un Onsen.

Il m’aide à mieux comprendre où je suis.

Premier bain d’eau sulfureuse, ça va.

Deuxième bain, il y a comme une couche de boue d’un centimètre dans le fond. La boue est légère.

Troisième bain, c’est dehors. C’est quand même cool de se promener nu dehors.

Mon Japonais m’indique le bain avec le plus de boue.

Ah oui. Là, il y a une bonne couche de 30 cm. Sol aura, de son côté, un bon 45 cm. Et les femmes s’y frottent, à la boue (du côté des femmes, il y a de l’entraide. Pas du côté des hommes).

Sensations bizarres. La boue est comme grumeleuse et très douce à la fois. Je veux dire, on n’a pas à faire à de la boue filtrée, et amener là manuellement. On est vraiment dans des grands bains de boues naturels, qui doivent faire entre 5 et 10 mètres de circonférence (et c’est reparti mon kiki!).

Sol a la partit la plus chaude de la boue. Elle-même finit par reculer, faut dire que la boue est en ébullition à 4 ou 5 mètres d’elle…

Dans ces bains extérieurs, les hommes et les femmes peuvent se voir, et se parler. En gros, en restant immergé, on finit par partager le même bassin. Mais si Sol a bien vu deux Japonais nus, moi j’ai eu le droit qu’à un bras… On s’est manqué, parce qu’on ne c’était pas donné rendez-vous…

Moi, je termine par une autre chute d’eau chaude sulfureuse. Sol y va pour le bain de vapeur.

On ressort heureux. Et détendue.

On achète des brochettes de viandes au marché : de trois sortes différentes (on ne prend pas de chance). Une sera au gras… De mini bout de viande rattaché par une large bande de gras; l’autre… Au foie! Et la dernière, elle sera « normale » (poulet? Porc?). Le tout accompagné d’une patate douce cuite à la vapeur.

La cuisson à la vapeur étant la spécialité locale.

En fait, mieux que cela : le plat typique du coin, et ils l’annoncent fièrement, c’est l’œuf dur.

Attend, ton plat régional que tu veux que tout le monde goute, c’est l’œuf dur???

Je veux bien qu’il soit cuit à la vapeur sulfurique, mais quand même!

Bon, il y a aussi des « Cuisine de l’enfer » qui offrent toutes sortes de plats cuits à la vapeur des Enfers, mais bon, ça sent quand même un peu le souffre, là-dedans.

Bref.

On se (re)mange des sushis et sashimis ce soir. On a recommencé l’orgie de poissons depuis quelques jours.

Surtout que l’on veut éviter d’acheter de la « mysterie meat » trop souvent…

Il fait frais le matin, genre 10, mais 20 à midi.

On aime toujours le Japon et les Japonais.

Après demain, on change d’île en empruntant un ferry : en route pour Yawahatama. Sortez vos Atlas géographique!

Demain, on va tenter d’aller dans les intérieurs, dans un petit village. Et on vise un Onsen qui se spécialise dans l’herbe.

Dit comme cela, c’est bizarre.

Mais c’est comme ça.

Syl

Vidéo 1

Vidéo 2

Vidéo 3

Vue (panoramique) de notre appart.

Notez que Sol a eu le courage d’essayer la « boite à vapeur » d’où seul la tête ressort… Pas moi.

Commentaires (3)

Gilbert Laplante10 mai 2018 à 11:07 am

Moi qui suis pris avec des maux de dos depuis plus d’une semaine, tes histoires d’onsens me font envie. il me semble que des bains d’eau chaude volcanique me feraient tellement de bien.

Avez-vous goûté aux cornets de crème glacée au poivre? Si oui, ça donne quoi. On parle toujours du fameux « sucré/salé », mais « sucré/poivré »…

Pierre10 mai 2018 à 12:05 pm

La vraie Vallée de feu. Ramène-nous de la crème glacée dans tes bagages pour que Gilbert y goûte.

pgluneau22 juin 2018 à 11:38 pm

Oui oui, moi aussi, je veux voir Gilbert goûté la crème molle au poivre, noir ou rouge!! ;^)

Et j’aurais besoin d’éclaircissement : pourquoi nous précises-tu que ton rikiki est reparti quand tu nous parles des grands bains de boue naturels qui font de 5 à 10 mètres de circonférence??

P.S.: J’ai trouvé Sylvain : il est subtilement caché dans un HORRIBLE Patagonia mauve!! ;^)


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