Scorpio Erictus nous quitte

Mati, 14 juin 2023

Pour notre dernière journée, on a marché une autre gorge, la Grande. Ce coup-ci, on décide d’en faire le tour : donc, de la monter, puis de la redescendre par un autre chemin.

Notre secret : partir de bonne heure : l’été s’est installé et Éric fond littéralement au soleil. Bon, Google nous a encore amené dans des routes plus ou moins fréquentables (dans plusieurs sens). On n’a pas hâte de rendre la voiture. Déjà que quelqu’un nous a abimer le pare-chocs en se stationnant, on a eu aussi des petits accrochages de toutes sortes dans des « routes » à chèvres : branches (c’est du solide ces arbrisseaux qui luttes pour chaque goutte d’eau!), petites roches, trous, etc. Mais Éric est toujours aussi Maitre du volant!

On laisse la voiture sur un mini terrain plus ou moins vague (un stationnement d’invité?) et on commence à grimper.

Si la route est large au départ, elle fini pas devenir un vrai sentier de chèvres, où l’on doit faire quelques fois des pieds et des mains pour avancer. Si la végétation est moins belle que dans la gorge de la Mort, elle est plus vaste, plus massive, plus rocheuse.

On va rocher…

Chemin faisant, on entend des bruits de gens : tout de suite, Éric reconnait des voix d’enfants (il a une relation heu ambiguë avec les enfants, surtout en grosse meute comme cela) et remet sa chemise bleu pâle qui vire au noir foncé grâce à son abondante sueur. On laisse passer une quarantaine d’enfants, de genre 10 à 12 ans, assistés de 4 adultes, qui descendent tranquillement cette gorge. C’est quand même sportif, cette gorge. D’ailleurs, trois des enfants sont écorchés. Mais ils continuent… Je ne sais pas si cela se ferait au Québec, avec toute la frilosité de risquer des accidents et de se faire poursuivre par les parents.

Le chemin passe sous la roche.
Pour le moment, tout va bien…

Bref.

Rendu en haut du ruisseau (les Grecs disent rivière, mais soyons sérieux), on décide de montrer en haut de la gorge.

Bô blabla.

Le retour se déroule bien mais le soleil tape. Rien qui ne sera pas guérit par du vin cheap gracieuseté d’Éric (mais le vin cheap reste quand même du bon vin en Europe, vous saurâtes).

Le lendemain matin, c’est notre dernière journée tous les trois. On fait nos sacs tout en nettoyant le AirBandB (on est les premiers locataires : il y a des petites choses à améliorer (genre serrer les tuyaux pour ne plus qu’ils coulent, ou installer des crochets pour maintenir en place les portes moustiquaires) quand Éric pousse un cri! Un scorpion! Éric a trouvé un petit petit scorpion sous sa valise! Cela s’ajoute aux deux serpents que l’on a vue sur les sentiers du villages (genre un mètre de long et chassant de petits lézards!) et à la colonie de fourmis voraces sur la terrasse que Sol a chassé de précis coup de balais. Vous savez quoi? On est très content de l’avoir découvert la dernière journée. Parce que l’avoir vu la première journée, on n’aurait pas regardé nos chaussure vides de la même façon, ni aller aux toilettes la nuit si légèrement…

Elle est pas mal plus grosse que la photo laisse entrevoir.

On quitte; deux heures de voitures pour se rendre à la caverne de Zeus, sur le plateau de Lassithi. Chouette! Google nous propose un raccourci, sur une petite route. Les deux mâles foncent et comme on conduit et copilote, Sol suit. Mais Sol émet des objections et grogne… La route, cimentée au début, devient sableuse et grenailleuse. Elle grimpe et on roule à 10 kilo à l’heure max : on se fait dépasser par les oiseaux, un vieillard tout vouté sur sa cane et mêmes les fourmis. Sol sonne la retraite : nous sommes sourds à ses appels! On fonce…

Puis, la route est coupée par un éboulis. Un grand oiseau, debout sur un rocher, nous regarde, impassible : il sait que l’on ne passera pas. On ne passe pas. On retourne sur nos pas piteusement, en ayant perdu une heure (mais bon, les paysages étaient bô (bô est invariable : en effet, quand j’invente des maux, j’invente la grand-mère. Et je vous jure qu’elle est simplifiée, mon taugraffe)) et on a risqué le char en avançant sur du ciment qui ne repose plus sur rien, grugé qu’il est par les intempéries.

On revient sur une route civilisée, sains physiquement, mais un peu ébranlé de l’émotion…

On refonce.

On grimpe les montagnes protégeant le plateau de Lasithi. À l’entrée, une série de moulins à vent antiques qui profites bien du couloir de vent. Mais ces moulins sont trop haut pour servir aux gens de la vallée ou de la côte : ils servaient que pour les gens du plateau, qui est, lui, très élevé!

Magnifique région.

La caverne de Zeus, connu aussi sous le nom de grotte de Psychro, est située en hauteur. On gare la voiture en bas, et on grimpe à pied. Il y a un service de taxi d’ânes, si vous le voulez. On ne veut pas : on se monte ces marches comme les grands que nous sommes. Rendu en haut, il faut maintenant descendre dans la grotte… Lieu de culte depuis 3 ou 4 000 ans, cette grotte est très belle, en bas.

Bien que cela soit assez touristique, la magie du lieu fonctionne quand même.

Après une crème glacée bien méritée, on fait route vers Héraklion. Éric a loué une chambre près de l’aéroport : il quitte demain vers 9H00 pour Munich (puis Toronto puis Québec). Nous, on prend le bateau pour Le Pirée le soir même, à 21H00.

On prend possession de la chambre : pour le prix, elle est très correcte. En blague, je dis à Éric que notre cabine sera plus grande que sa chambre.

Ahahah.

On va porter la voiture à 400 mètres de là. On redoute d’avoir à faire à une compagnie qui chercher à faire de l’argent avec les égratignures.

Deux personnes inspectent la voiture et tout est OK. Vraiment, on est content. La voiture nous aura couter genre 450$ pour trois semaines, et 300 $ en essence. Vraiment, un bon deal! On a roulé 1040 kilos au total.

De retour à la chambre, on cherche un resto pour fêter notre séparation.

On tombe, par hasard, sur le Donald. Un resto familial, qui sert de tout. Pas qu’on est tanné du grec, mais un peu quand même.

Le nom aurait dû nous mettre la puce à l’estomac : c’était dégueulasse. Beurk. La salade césar qui nagent dans une sauce trop épaisse et sucré, des frites pas maison du tout (et froides)… Le poulet frit d’Éric est meilleur, mais bon, il ne va pas à la cheville du poulet frit coréen de chez Mon Ami, sur Sainte-Catherine.

On rit de cette dernière cène : tout le voyage a été que du bonheur, on peut bien se faire fourrer par le Donald à la toute fin.

On se dit de chaleureux aux revoirs, et on se quitte. Sol et moi on prend le taxi pour le port. Le taxi nous dépose carrément au pied de la passerelle d’embarquement. Sol a fait le préenregistrement, on rentre sur le gros traversier (le double de grosseur de l’autre, au minimum) comme une lettre à la poste. On nous accompagne à notre cabine : wow. On a le droit au salon, la chambre avec lit queen, vin, fruits, deux fenêtres…

La chambre de luxe. Plus grande que la chambre d’Éric, c’est certain.

On fait le tour du bateau : très confortable. Mais on est fatigué de notre journée, et il est déjà 21H00. Le bateau arrive à 6H30. On va se coucher et point le mal des transports j’ai.

On dort très bien.

Ce matin, on arrive au Pirée. On doit rejoindre notre dernier hôtel au village de Mati, sur le bord de la mer, à 20 minutes d’auto de l’aéroport.

Mais pour y arriver, il faut traverser Athènes. Or, en bas de la passerelle, un bus gratuit nous attend : il nous mène on ne sait pas où, mais on parie sur le métro.

Ce qu’il fait gentiment.

Le métro, on connait, Pour 2,40 Euros, on traverse Athènes.

On se rend dans une station près de l’aéroport, où l’autobus 314 nous attend (il est compris dans le 5 Euros). Il prend un bon 45 minutes pour nous mener proche de Mati, ce qui comprend un détour que Google ne connaissait pas, mais que Sol, qui parle avec le chauffeur, confirme que tout baigne.

On petit dej dans un café où le serveur, qui parle anglais, nous présente les pâtisseries et gâteau qu’il a fait lui-même ce matin.

Mi-num.

Ils répondent à toutes nos questions sur comment se rendre de leur café à notre hôtel : la route n’a pas de trottoir et on ne peut pas marcher dessus. Il y a bien un autre autobus, le 310, mais on trouve aucun commerçant pour nous vendre les billets. Après avoir tergiversé entre le taxi et la marche à pied, on parle quand même de 45 minutes en colline, on tente la marche, avec armes et bagages.

Eh bien, même ainsi chargé, on se rend pédestrement à notre hôtel. On a vraiment bien fait de voyager léger (même si on traine maintenant de l’huile de moine).

Là, on est bien assis sur un large sofa, face à la piscine avec vue sur la mer. Notre chambre est prête depuis 13H00 : on s’apprête à passer nos deux dernières nuits à l’extérieur de la Belle province couverte de suie.

D’ailleurs, ça serait gentil de passer le balai avant qu’on arrive, à bord de notre avion polluant.

Merci.

Syl

PS : Chambre surclassée! Grande chambre, grande fenêtre donnant directement sur la mer : on entend tout! Terrasse magnifique et bain! On termine bien ce voyage…

Commentaire (1)

Pierre-Greg20 juin 2023 à 9:01 am

C’est parce que vous arrivez bientôt que les gens ne laissent plus de commentaires? Je suis le premier, 6 jours après le posting!?

Cool, les stries verticales, sur le gros rocher orangé!

Et puis, parmi les maux que tu inventes, il y a le mot scorpion pour désigner cet infime petit insecte microscopique avec lequel tu tentes de nous faire peur. D’après moi, c’est plus une fourmi qui transporte deux micro-pinces… Pas de quoi en faire un titre de chronique…

Curieusement, la vue de la caverne de Zeus me rappelle un rêve que j’ai fait il y a quelques mois, dans lequel j’entrais dans une grotte du genre… et je crois que j’étais en votre compagnie!??? Étrange? Presque prémonitoire… moi en moins!

J’ai hâte de vous revoir pour vous entendre raconter tout ça en live!

Bon retour!… (mais je ne suis pas allé balayer votre suie : j’ai assez d’entendre parler de celle de mes beaux-parents de Lebel-sur-Quévillon!)


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