Et voilà Voila!

Etia, 11 juin 2023

Vivre dans un village fantôme touristique n’a pas que ses avantages : Sol, qui prenait sa douche, a dû repoussée une horde (de trois) touristes français qui voulaient visiter notre maison : ils étaient rendus dans la cour intérieur (après avoir ouvert notre barrière et vue notre linge étendu pour le séchage). Sol te les as chassé à coup de serviettes mouillées ramassée en tresses (ou non : elle aurait engagé la conversation et refusé de faire visiter notre appartement malgré les insistances françaises). Mais bon : il passe au maximum une dizaine de visiteurs par jour : nous sommes quand même à l’extrémité oriental de la Crète. Peu de visiteurs viennent jusqu’ici. Heureusement.

Les marches dans le coin sont vraiment géniales. On grimpe des montagnes, on observe les éoliennes de très près, on tombe sur des ruines intéressantes, des chèvres, des plantes de toutes sortes. Et surtout, les fleurs. On ne vous a pas vraiment parlé des fleurs mais wow. Partout, de toutes les couleurs. Vive le printemps tardif!

Et puis, il y a les ruines de Voila. Pas de ma faute, c’est le nom de ce village qui date de la même époque que le nôtre (Étia). Les fontaines, les tours carrées… Parlant de notre village, la loggia vénitienne était visitable ce samedi matin (loin d’être toujours ouverte). C’est fou comment un bâtiment peut paraitre plus petit de l’extérieur que de l’intérieur. Et puis, le bâtiment est rectangulaire, mais à l’intérieur, les plafonds sont voutés…

La fontaine de Voila.
Voilà Voila.
le « sofa » d’une des maisons de Voila.

On a fait le tour des villages voisins (modernes, pas les ruinés). On visite les tavernas et les épiceries. Tout ne se vaut pas. Par exemple, à Chandras, la taverna dont l’on vous parlait la dernière fois est moins bonne que sa voisine (dont ils partagent la place centrale du village). La 2e taverna, c’est la propriétaire qui fait le show. Elle te donne le menu, tu pointe du doigt ce que tu veux, pis elle fait la moue, genre : « Hum… Je ne sais pas si j’en ai/je ne sais pas si c’est bon/je ne sais pas si cela me tente ». Mais après coup, elle affirme que oui, elle peut nous servir son agneau ou son souvlaki. Son agneau, elle nous l’a verbalisé : « Bêêêê », sans mettre les mains sur la tête (au vue de la photo, je pensais que c’était du lapin). Ses feuilles de vignes sont excellentes! Elles arrivent juste après le Raki maison (servit en entrée au lieu d’en digestif?!?). Son vin est le genre mi-sucré, très bon. Sa tzatzíki est bonne, mais assez différente. Elle nous dit que tout tout tout est local. On la croit. Surtout que quand Éric a demandé des patates frites (le gars carbure à la friture!), elle a fait la moue. Puis, elle a dit OK. Quelques minutes plus tard, elle siffle Éric : on la voit revenir d’où on ne sait pas où, avec trois grosses patates dans ses mains. Local, quoi.

Alors on est là, attablé, dans ce petit village un samedi midi, avec que des locaux. D’ailleurs, on a eu le droit à la dispute des agriculteurs du coin. Ça gueulé solide, tapé le poing sur la table! Notre restauratrice trouvait cela drôle (mais elle a quand même tenté de diminuer le niveau de friction). Bah, cela a fait en sorte que les deux jeunes enfants ont cessé d’écouter leur vidéo super fort…

Puis, Éric, dans un geste d’une compassion exceptionnelle, décide de donner ses os d’agneau au petit chien super mignon qui est à coté de nous. Mais la restauratrice approche. Éric lui demande la permission. Elle semble refuser au début, puis accepte. Mais avant qu’Éric puisse réagir, elle pige les os directement dans l’assiette d’Éric et les lancent au chien. Cela fait loooongtemps que je n’avais pas vu la face d’Éric figée de surprise ainsi.

On en rit encore.

On en riait moins quand, rendu au dessert (une pêche? En tout cas un bon fruit), un des agriculteurs en colère se repointe sur la place centrale du village (où sont les deux terrasses des restos) avec un fusil de chasse sur son épaule. Il rentre dans l’autre taverna.

On est parti sans demander notre reste.

Sinon, on visite aussi les alentours (c’est-à-dire à un maximum de 40 kilos de notre village, ce qui fait presque une heure de char en montagne). Éric trip sur la conduite automobile : il n’est pas habitué d’être obligé de regarder par la fenêtre du passager pour savoir où il tourne… Et puis, il n’y a pas de garde-Éric dans la plupart des têtes d’épingles… Par contre, il y a des pancartes de limite de vitesse : 50 km/heure. 50!!!!! Au mieux, Éric prend les courbes à 25 pis Sol, assisse en arrière, récite son chapelet à chaque fois (« Non, non, j’ai pas peur! »). Mais Éric conduit, réellement, de main de Maitre. C’est un atout tellement positif pour notre voyage!

Juste passer du point A au point B, on en voit de toutes les couleurs.

Steampunk.
LE danger sur les routes: nos amis à 4 pattes.

On a bien visité le monastère de Toglou, que l’on a connu avant, en buvant son excellent shiraz que l’on a trouvé dans une petite épicerie (Éric regardait le peu de choix de vin dans l’épicerie, découragé. Je lui dis : « Sol aime mieux le shiraz. Éric rit de moi : aucune chance de trouver du shiraz en épicerie. Deux secondes après, j’avais en main ce shiraz du monastère à 9 euros. Éric dit qu’il ne s’y fait pas : du vin de dépanneur reste du vin de dépanneur!). On a fait le plein d’huile d’olive pour Michèle, France et Léo.

Le moulin a vent du monastère de Toglou.
La Main de Dieu illumine le Monde.

La palmerai de Vai était aussi à portée de visite. Une belle petite marche, très zen. Mais la plage… Oui, belle plage de sable, mais avec le cordage de touristes à l’Européenne. Les trois zigotos que nous sommes préfèrent de loin la montagne et ses petits villages sans touristes (presque).

Palmeraie vue vers montagne.
Palmeraie vue mer.
Près de la plage, trois zigotos heureux heureuse…
Les mâles betas.

Puis, la Gorge de la Mort. L’expédition de ce matin. Parti relativement de bonne heure avant que le soleil frappe trop solidement, on s’est arrêté en haut de la gorge. Sol avait lu qu’il y avait des taxis qui pouvaient nous ramener à notre voiture, arrivé en bas. On laisse donc le char entre deux oliviers, sur du gravier, pis on marche.

Blablabô.

Les arbres avec les fleurs roses. Wow. Qui n’aime pas le et la rose?

Rose Barbie.

Une belle balade, avec en prime, des chèvres toutes mignonnes, dont une qui était littéralement à flanc de montagne. À genre 150 mètres dans les airs, plantées sur la paroi.

Sol trône.
Bof… On a vue mieux…
Y’a même des singes!
On descend vers la mer.
Bô blabla.
Bla bô bla.

Mais je veux mettre les points sur les « i » tout de suite : je commence à être tanné de ces marches dans des endroits divins, en croisant une demi-douzaine de personnes en deux – trois heures, farcis de coins ombragés pour se reposer, pis, comble du mauvais gout, se termine sur une terrasse avec presque les deux pieds dans la mer. É-pou-van-ta-ble. Surtout que la bouffe était bonne pour moi (moins pour Éric qui n’arrive pas à commander ce qu’il veut et pour Sol qui a eu un début d’insolation).

Là, plage de galets, avec touristes, mais moins nombreux. Le resto nous appelle le taxi et celui-ci apparait de suite. Il nous ramène avec un sourire à notre auto (je tente de le diriger avec Google map, mais il ne veut pas vraiment, prétextant qu’il connait bien la région. Heu, tu connais mieux les chemins que Google, toi, Monsieur le chauffeur de taxi? Il nous amène bien à notre voiture, mais c’est un coup de chance évident. Ah, que la société sera mieux sans toutes ces personnes avec qui interagir! Tellement hâte de ne plus parler à personne! Ahhhhhh).

Bon, on ne vous parle pas de la ville de Sitia, des autres villages autours, et du reste. Il me manque de temps pour écrire… 

Il nous reste qu’une journée, celle de demain. Mardi, on quitte notre village fantôme pour se diriger vers Héraklion, là où nos chemins vont se séparer. Éric pour y prendre l’avion et nous pour y prendre le bateau.

Burp le bateau.

Syl la chèvre

PS : Bon, Éric revient de la chasse. Un dimanche. Tout est fermé. Mais Éric, comme beaucoup de gens que je connais, a la tête dure. Il part pour le village de Chandras. Rendu là, l’épicerie est fermée (évidement). Mais il demande à deux vieux du village qui le font tourner en rond. C’est la proprio du resto, la dame « Bêêê », qui le dépanne : elle appelé sa copine du village d’Armeni, et celle-ci accepte d’ouvrir son épicerie pour lui.

Éric lui est tombée dans l’œil, c’est sûr.

Éric reprend son char et va à ce village, le plus proche du notre, où nous ne sommes jamais allés. On pensait qu’il n’y avait « rien ».

Éric arrive au marché, la porte est ouverte. Il tente de mimer « concombre » à la proprio, car celle-ci ne parle que Grecque. On ne vous raconte pas, mais elle a fini par comprendre.

Bref, Éric se retrouve avec son panier bien rempli, mais là, bam! La proprio lui montre la calculatrice, sans entrer le cout des aliments dans sa caisse enregistreuse (nous sommes dimanche! Elle devrait être fermée!). Éric accepte de payer, mais bam! Évidement, elle ne prend que de l’argent liquide. Éric a que 15 euros sur lui, et cela coute 17.40 euros. La fille de la proprio, qui vient de les rejoindre, et qui parle anglais (et qui a entre 15 et 20 ans selon Éric), lui dit qu’il peut revenir demain pour payer la balance, ou même ne pas payer les deux Euros restants. C’est normal, on est du village maintenant. On est référé. Miracle, Éric trouve dans le fond de ses poches trois euros de plus et bam! Tout se termine bien qui a mal commencé.

Bon, faut juste oublier le fait que quand Éric sort de l’épicerie, il ne se souvient plus où il a stationné sa voiture. Le village a genre 100 habitants.

Mais grâce à l’entêtement d’Éric, on bouffe ce soir (nos réserves étaient presque à sec) de la salade grecque fetaisée, accompagné d’un gros 1.5 litres de vin rouge dans une bouteille de plastique. La proprio ne donne pas cher de sa peau.

Éric est très content de lui. Mais comme il n’a pas ramené de facture, on ne va pas le remboursé. La corruption, non merci!

Commentaires (4)

Michèle11 juin 2023 à 12:05 pm

J’adore la photo de Sol sur le trône. Elle resplendit.

De l’huile d’olive ? Miammmm

Bon appétit, les aventuriers!

Pierre12 juin 2023 à 1:47 pm

Un moulin digne de la Vallée de feu

syl14 juin 2023 à 5:11 am

Vrai!
On a vu aussi une série de moulins sur une crête de montagne, à l’entrée d’un plateau… Très impressionnant!

Pierre-Greg20 juin 2023 à 8:41 am

J’imagine le singe bêta en train de mimer CONCOMBRE…

Inspirant!… ;^D

J’avoue que les environs du village fantôme me rabiboche avec celui-ci.


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