De saké et de montagnes

Kobe

14 mai (soir)

Ce matin, on a de nouveaux voisins…

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Pour ce joyeux dimanche, tournée de producteurs artisanaux de saké.

Finalement, on arrête notre tournée après un seul.

Faut dire qu’on a eu le droit à 4 bons verres de dégustation: les portions étaient plus que généreuses: saké sec, liqueur de prune, saké brouillé et saké sucré.

Faut dire que le producteur a tout un musée du saké, avec reliques et film en anglais montrant étape par étape la fabrication du saké (encore de nos jours, ce producteur utilise la force manuelle (et pédestre: saviez-vous qu’on écrase le riz avec les pieds, comme pour le raisin???) pour brasser le riz) et, aussi, la guide, qui parle un anglais laborieux, mais qui est gentille et pas trop collante (je sais pas si vous la comprenez, celle-là).

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Bref, un producteur, et déjà on marchait un peu croche (faut dire que je tenais toutes les bouteilles d’une seule main). Et puis, on a déjà acheté trois bouteilles, on se voyait mal aller déguster d’autres sakés, et rien acheter. On est faite de même, on peut rien y changer.

Sur le retour, on se visite la banlieue de Kobe.

Ainsi qu’un supermarché. C’est notre premier depuis notre arrivé au Japon. En tout cas, ils sont forts sur les repas frais, prêt à manger. Leurs assiettes de sushi sont excellentes.

Ce matin, c’est la marche de montagne.

Bon, pour y aller, on prend la navette de l’hôtel, le train, le bus, puis, le cable car. 1932. Vraiment cool. Il en reste deux comme cela dans tout le Japon.

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Puis, on arrive à un sommet: 560 mètres. Magnifique vue sur Kobe, évidement, mais aussi sur Osaka. Mais le plus fantastique, c’est sans doute les iles artificielles. Vraiment impressionnant.

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On est en montagne, mais en montagne apprivoisée. Je veux dire, à la quantité de citoyens qu’il y a dans le coin, c’est déjà étonnant qu’ils aient préservé les montagnes. Mais bon, ils doivent bétonner à quelque endroit pour éviter les glissement de terrain. Disons qu’on est loin du parc des Laurentides, mais on est quand même dans une belle nature… Aménagée.

On prend un bus qui suit la crête de montagne, pour aller à un autre observatoire. Plus grand, plus beau. c’est là qu’on dine face à la vue spectaculaire.

Blablavue…

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On aperçoit notre hôtel, celui en demi-cercle.

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C’est là aussi qu’on observe des élèves, des tout petits, et des plus grands, qui sont en sorties scolaires. Les plus jeunes ont un sac à dos qui, d’un côté, est rigide: cela leur permet de prendre des notes, lorsqu’ils sont assis par terre et observe la nature.

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Je pense pas que le déficit d’attention existe au Japon. En tout cas, ils sont restés sagement assis, pendant une demi-heure, et je pouvais sans problème comprendre ce que leur enseignant disait. Et il avait pas besoin de hausser la voix.

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Bon, encore un mot sur le sens civique des Japonais. La gang de petits élèves entrent avec nous dans le cable car. Il y a aussi deux vielles madames. Les jeunes nous évitent comme la peste. Mais s’agglutinent autour des deux vielles. Elles rient, leurs parlent, ils répondent. Rendu en bas, toute la classe crie un gros “Arigato!”  aux deux madames… Elles ont le sourire aux lèvres. Le “Arigato” était obligé, mais pas feint, je sais pas si vous voyez la différence.

En tout moi, je la vois. Et les deux petites dames aussi.

Les Japonais ont quelque chose de plus que nous. C’est évident. Ça crève les yeux.

Tenez, aujourd’hui, Sol achète des produits de beauté (Shiseido) dans ce qui semble un magasin de produits de beauté sommes toute ordinaire. Une employée passe 10 minutes avec nous, super gentille. Elle pousse pas la vente, mais alors pas du tout (ça change de nos 6 derniers mois…). Sol achète, l’employée met les produits dans un sac, mais ne nous le donne pas: elle attend que l’on sorte du magasin, sort à son tour sur le trottoir, nous tend le sac et fait la courbette habituelle.

J’ai l’impression d’être un Président de la République (Larosienne, bien entendu).

Je vous raconte même pas le guichetier qui me court après pour me remettre le change que j’ai oublié, et qui s’en excuse (y fait bien de s’excuser, d’ailleurs: y’aurait pu me le dire avant, que j’oubliais mon change, et m’éviter ainsi la honte d’être poursuivi ainsi, au vu et au su de tous. Non mais).

Ou les gars de la construction, qui s’occupe du trafic routier, et qui se casse en deux à chaque fois qu’une auto suit leur indication.

Où les “arigato” des guichetier de train ou de métro: vous passez devant eux pour sortir, ils vous remercies.

Oui, c’est sans doute trop, mais je suis sûr que je vais tellement m’ennuyer de ce respect social…

Retour à l’hôtel: piscine et sauna.

On se mange le buffet, encore ce soir. On évite le bœuf de Kobe finalement: une autre fois peut-être. Nos finances actuelles sont quand même un peu laminée par 6 mois de voyage (extraordinaire). Pas de quoi faire pleurer mon banquier, je vous le jure.

Et puis, y parait que quand tu goute le bœuf de Kobe une fois, les autres bœufs ne goutent plus rien.

C’est une chance que je veux pas prendre, à mon âge en tout cas.

Alors voilà, demain, on prend la navette, le mini rail, le bateau puis, finalement, l’avion à 18H40 pour San Francisco.

On est assez nerveux: on doit passer la (t…b…rn..k) de douane américaine. Elle nous fait plus peur que toutes les autres réunis.

On a deux heures d’attentes à San Francisco pour prendre notre vol direct vers Montréal. On espère réussir la correspondance. Si on la rate, vous le saurez assez vite…

Et le blogue?

Je risque d’écrire deux ou trois entrées d’ici une semaine…

Puis, je prend une pause durant les mois de juin et juillet, histoire de finir mon manuel et mon jeu de rôle.

En aout, je repars: convention de jeu de table aux States, suivi d’un voyage de vélo. Comme j’ai commencé ce blogue avec un voyage de vélo, je trouve logique de le terminer par un autre voyage de vélo. La boucle sera bouclée. Le casque casqué. La guidon guindé. Le Cro de nouveau mignon.

Le blogue sur la convention de jeux, qui commencent genre le 2 aout, risque d’être assez salée: je vais tenter de décrire la faune américaine dans sa toute sa splendeur.

Ça risque d’être épique (dans pas mal de sens).

Souhaitez-nous bonne chance à la douane californienne.

Syl

PS: L’état japonais est de type paternaliste. Dans un pays réputé pour sa robotisation, vous seriez surpris (moi, je le suis) de la quantité d’emplois que nous avons supprimés, au Québec, mais pas ici. Un exemple parmi mille: dans le métro, vous avez le conducteur, et l’assistant conducteur (à l’autre bout du wagon: c’est lui qui parle tout le temps au micro).

Et très souvent, vous avez un chef de gare, sur la voie, qui donne le signal du départ.

Je parle ici d’un métro, pas du train à haute vitesse…

J’aime le Japon.

Commentaires (4)

Pierre14 mai 2012 à 7:09 am

Les mouches sont grosses en maudit au Japon.
Ils sont payés à faire quoi les enseignants si les élèves sont si bien élevés ? À enseigner ?
Bonne chance et ne fais pas des blagues de bombes aux douanes 😉

Micheline et Francois14 mai 2012 à 5:20 pm

Vous êtes beaux sur la photo prise du haut du belvédère. Par ailleurs comment concilier le souhait d’avoir des élèves sages comme au Japon et celui de vouloir être avec eux sur la ligne de front. Deux pays deux civilisations. La ministre Beauchamp vient de démissionner, c’est la ministre Courchesne qui l’a remplacée. Après 14 semaines !!! On a hâte de vous voir.A pl X X X

Franc15 mai 2012 à 12:39 pm

Bon retour en sol Américain !
Ils ont des bons restos Thaï, Japonais, Vietnamien et Indien à San Francisco il parrait… 🙂

PG Luneau15 mai 2012 à 3:53 pm

Ils ont l’air cool, vos nouveaux voisins… Je ne sais pas à quelle heure vous vous levez, mais vous devez être pas mal matinaux pour qu’AUCUN de ces voisins ne soit visible!!??
Tout comme Pierre, j’ai tout de suite remarqué la stéroïdisation des mouches japonaises… Il est vrai qu’elles sont descendantes de Gozilla et qu’elles ont subi l’irradiation par deux fois!! (désolé, cheap shot!!)
Pour la photo #10, rassurez-moi : vous avez collé de la fausse tourbe spongieuse pour maquettistes et vous avez pris une photo en très gros plan, n’est-ce pas??
J’aime bien que tu soulignes l’absence de trouble d’attention chez les jeunes Japonais! Non, mais c’est vrai!? Que font-ils quand il y en a un qui pète de travers?? Ça ne se peut pas qu’ils soient tous disciplinés!?!? Que font-ils de leurs rebelles? Ils les enfournent dans des camps de concentration éloignés?? Ils doivent être bondés!!!? Comment ça se fait qu’on n’en entend jamais parler?? Qu’est-ce que ce serait fantastique de pouvoir se concentrer exclusivement sur l’enseignement, sans se bâdrer de la discipline!!
Pour ce qui est du beau respect social qui te fait tant rêver, laisse-moi te dire que tes petits amis anarchistes qui infiltrent les rangs des étudiants grévistes ne sont pas prêts de te le démontrer de ce côté-ci de la planète!!
J’adore la partie de ta conclusion où tu nous précises que «la boucle sera bouclée, le casque casqué, le guidon guindé… et le Cro de nouveau Mignon!» Comme c’est bien dit… et chou tout plein!!!
À… tantôt!!! Et oui, c’est pas mal sûr qu’on sera à l’aéroport pour vous voir la binette dans quelques heures!… À moins que tu aies fait une blague d’anarchiste aux douaniers américains pour te détendre du stress qu’ils te faisaient vivre (Doh!!).


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