Le jour où la terre a tremblé

Kobe

12 mai (soir)

Ce matin, un peu tard il est vrai, on se met en route pour notre dernière destination orientale: Kobe.

On prend le JR lines, un genre de train de banlieue. Tout se passe relativement bien, à part que j’ai jeté les cartes de Kyoto avant de se mettre en route, et qu’on s’est un peu perdu, et que l’on fait la moitié du voyage Kyoto-Kobe debout, heure de pointe oblige.

On arrive à Kobe, un crochet par l’office touristique, toujours aussi poli, gentil et ici, cerise sur le sundae, on a eu des réponses à la question: “Mais vous, qu’est-ce que vous nous conseillez de faire?” (bon, la jeune femme a hésité, rit et sourit, puis, prenant une grande respiration, elle nous a conseillé des trucs. Je vous jure!).

Puis, direction le shuttle de notre hôtel.

Un mot sur notre hôtel: comme la Golden week est finit, je pensais que trouver un hôtel à Kobe serait fastoche.

Ben non.

Kobe semble être une destination de choix pour les Japonais, et en plus, on arrive le vendredi, le début de la fds. Bref, pas mal plus complet qu’on croyait.

On a bien trouvé un hôtel “à la japonaise”, avec tatami et tout et tout, mais la seule chambre disponible était pour trois personnes, ce qui nous revenait drôlement cher…

Puis, on a trouvé notre hôtel, le Meriken park Oriental hôtel.

Mais il avait juste des chambres fumeurs de disponibles. On écrit quand même directement à l’hôtel, pour savoir s’ils ont des chambres non-fumeurs, et si ils peuvent nous la faire au même prix que Booking.com. Parce que le dit hôtel, yé beau, et même pas vraiment cher (pour le Japon): 125$ par nuit, sans déjeuné. Comme on voulait fêter notre dernier séjour du voyage dans quelque chose d’un peu plus luxueux que notre hôtel d’Osaka…

Miracle: ça marche.

Donc, l’autobus de l’hôtel nous attends, chauffeur à gants blancs, petite marche en plastique pour “grimper” dans l’autobus, et hop, on part.

Et on arrive à l’hôtel: il est situé dans l’équivalent du vieux port de Montréal. Sur un des quais. Il ressemble à un bateau.

C’est beau.

On est super bien reçu. On nous upgrade gratos, à un étage non-fumeur, avec une belle chambre. Par contre, on refuse le déjeuné: à 30$ par personne, c’est un peu cher. Le préposé nous propose (ahah) les déjeunés à la carte, que l’on peut faire monter à la chambre: un jus, des toasts, du café ou du thé: seulement 15$ par personne. Finalement, il nous a indiqué le 7 Eleven le plus proche…

Le seul mini défaut: on est un peu, je dis bien, un peu, isolé des resto et autres dépanneurs.

Donc, on décide de s’offrir le buffet du midi.

À 30$ par tête de pipe. On a pas fait cela souvent depuis le 4 novembre. Non monsieur!

Le buffet est excellent. Vraiment vraiment excellent. Pour vous dire: il y a du sushi de boeuf, et tenez bien votre tuque avec de la broche: du steak.

Comme dans: de la viande.

Comme dans: j’en ai pas mangé depuis 6 mois.

Alors voilà, de plusieurs choses l’une:

• Ou bien c’était du bœuf de Kobe, ou une autre sorte (on connait le “Kobe”, mais il y en a d’autres sortes, aussi réputés) aussi excellente;
• Ou bien, je me suis vraiment, mais alors là vraiment, ennuyé de manger un steak;
• Ou bien, le fait de payer “si” cher un repas (on appelle ça la dissonance cognitive, merci Sol)…

Fait en sorte qu’il était divin.

Le steak.

Bon, divin, il y a exagération. Mais bon, vraiment fondant dans la bouche et délicieux.

On peut maintenant exclure le “Kobe”, parce que pour 100 grammes de bœuf de Kobe, il faut aligner minimum 100$. Et là, ton bœuf, il est tout nu (dans le sens de). Le buffet coutant 30$, la présence de ce bœuf est donc exclu.

On continu notre enquête, et on vous revient là-dessus. Mais je peux tout de suite mettre un holà aux rumeurs de bœufs se faisant masser, et abreuver à la bière. Le secret du bœuf japonais est uniquement lié à la bouffe qu’on lui donne, et à sa musculation qui lui vient de ses ancêtres qui ont labouré surtout des montagnes, au Japon.

Le restant de la journée, on se prélasse sur le “pont” avant de l’hôtel (avec piscine, saunas, bains tourbillons). Petite précision: l’accès au pont avant est payant, même si vous avez une chambre à l’hôtel.

12$ par personne, par visite. 24 si vous n’avez pas de chambre à l’hôtel. Le double si c’est durant le Golden week.

Heureusement, on le savait déjà, par les commentaires sur Agoda. Beaucoup d’hôtel au Japon font cela.

On voulait pas se priver de ce dernier plaisir, alors on est allez voir: finalement, c’est 500 Yens par personne (6$), et vous pouvez venir autant de fois que vous le voulez durant votre séjour.

Aaaaaahhhhh. Beaucoup mieux. Mon banquier est content.

Mini parenthèse: on croit que, financièrement, ça commence à flancher au Japon. On voit des spéciaux un peu partout, le prix des hôtels est moins cher que ce que l’on attendait, bref… Ils ont de la difficulté avec le secteur touristique. Mais je serais pas surpris qu’ils ont de la difficulté ailleurs, aussi.

Bref.

On a le pont avant pour nous tout seul, et on se prélasse. Yé.

On retourne à notre chambre, très confo, qui vaut bien plus que les 125$. Notre vue est magnifique, sur la grande roue qui change de couleur et de dessin (je pense qu’elle est totalement recouverte de lumière led).

Les trois prochaines sont des vues de notre cabine, au 7ième étage…

Bref, très bel hôtel pour terminer en beauté ce voyage.

Aujourd’hui, on se promène dans Kobe, principalement au bord de l’eau, en passant entre autre par le musée maritime…

À quoi je ressemble donc: premier indice: “Ils sont partis!”. Deuxième indice: numéro 2.

Reconstitution du Santa Maria (je vous ferais pas la honte de vous dire de quel bateau on parle ici) qui a vogué en 92…

Un temple ultra-moderne pour les mariages… Y a un mariage, là, dedans, maintenant. Notre hôtel est spécialisé dans les mariages…Le 5ième étage y est entièrement consacré… Salle de maquillage, salles pour se changer, boutiques, salle pour les photos, etc.

Un building digne de Bilal, en arrière plan.

Et le parc commémoratif du tremblement de terre de 95.

Levez la main ceux et celles qui se rappelaient qu’il y a eu, ici même sous nos pieds, un tremblement de terre en 95 à Kobe. 7.3 sur l’échelle Richter.

Terrible.

250 000 maisons détruites. Autoroutes effondrées, etc.

Ah, pas tant que cela, des mains levées. Pour être honnête, la mienne et celle de Solange aussi, n’étaient pas levées.

C’est donc avec surprise, et honte quelque part, que l’on découvre l’ampleur de la catastrophe.

Nos pas nous mène d’ailleurs au musée du Désastre et de la Reconstruction.

Pas facile à trouver. On était sûr que cela serait petit, et que cela serait tout en Japonais, et que donc, pas la peine, y’a rien à voir.

Une de nos belles visites du voyage.

Sol a pleurer. Moi, j’ai retenu ma pisse qui voulait sortir de mes yeux (drôle d’idée, d’ailleurs, non? Ma pisse est étrange…).

On nous a projeté un film sur un écran en angle, avec l’avertissement du genre: certaines scènes pourraient vous secouer (dans le sens de)…

Ben oui, chose, j’en ai vu d’autres.

Mauditement bien fait.

On voit pas de sang. pas d’enfant blond aux yeux bleu qui pleurent. Non. Juste des scènes du tremblement de terre.

Hallucinant.

Je vous passe le reste: les deux guides qui parlent anglais, deux vieux messieurs, qui nous accompagnent tout le long de notre visite: gentils, ultra prévenant, qui nous racontent ce qu’ils ont vécu, le tout avec modestie et force à la fois… La veille dame et ses photos… Les simulations… Le film 3D (je blague pas) sur le tsunami qui a secoué le nord du Japon il y a un an…

Bref… Maudite de belle visite.

Et la découverte de ces gens si solides devant la catastrophe, si rapide à tout rebâtir, et en mieux.

Je regarde la ville de ma chambre d’hôtel, 17 ans plus tard, et je peux pas y croire: la ville a vraiment été détruite????

Ils ont tout reconstruit. En mieux. En 10 ans.

Et le musée, c’est deux gros buildings ultra-moderne, remplis d’élèves japonais (ils ont classe le samedi, la rumeur dit qu’ils parlent de faire la grève pour avoir classe le dimanche aussi), avec leur cahier à la main, et qui buche.

Retour à l’hôtel. Baignade et bain de vapeur. On s’offre encore le buffet, avec un verre de vin rouge japonais pour moi (Sol est à la bière depuis quelque temps: les bières japonaises sont excellentes, parait-il). Très bon, le rouge japonais. Je savais même pas qu’ils avaient des vignes…

Petite surprise pour le buffet: il est 50$ la fin de semaine. Oups, on avait pas comprit cela. Mais bon, il était vraiment génial.

Parlant de pas comprit, j’ai bien fait rigoler un des vieux monsieur du musée en lui pointant la pancarte pour le “cinéma” du musée: il y avait, dessus, un petit gars en bleu avec la mention: 15H00. Et une petite fille, en rose, avec la mention: “17H00”.

Évidement, il y a pleins de caractères japonais que je comprend que dalle. Je demande au monsieur si cela veux dire qu’il y a une séance pour les petits garçons à 15H00, et une à 17H00.

Oh qu’il a rigoler, mais vraiment gentiment. Il me pointe les inscriptions en japonais et me dit qu’à 15H00, c’est un film 3D, et à 17H00, un animé.

Il en rigole encore.

Je vous raconte celle-là, mais on pourrait les multiplier, les exemples de pancartes pas vraiment possibles à comprendre pour nous.

Pas le droit de photos à l’intérieur du musée. Vraiment dommage, surtout pour vous.

Demain, le tour des producteurs de saké.

Yips!

Syl

PS: C’est la première fois du voyage qu’il fait moins chaud où nous sommes que où vous êtes. Il a fait 16 degré, aujourd’hui. Imaginez… Y’é temps qu’on rentre à la maison…

PPS: Une Japonaise entourée de photographes.. C’est le plus proche que tu auras de Yoko, Frank.