Super JF

Béius (soir)

JF est une bête, je l’avais déjà écrit.

Après une journée au lit (hier) et n’avoir pratiquement rien mangé, ce matin il se dit prêt à « faire un peu de vélo… ».

55 km de montée plus tard, JF est encore debout (enfin, sur la selle de son vélo). On voit alors s’ouvrir devant nous la plaine hongroise (bon, j’exagère un peu, mais la plaine roumaine va devenir la plaine hongroise betôt).

On descend 16 kilo… Sans toucher à nos pédales, des interminables lacets. Un plaisir.

En bas de la montagne, on roule… On ne trouve pas de gite, puis on se décide pour Béius… Au kilo 96, JF fait une crevaison, cette fois sur son pneu arrière.

Syl et Fred 0, JF 2.

Mais JF assure et répare sa crevaison, pendant que je cherche le gite.

Parce que le Super JF, ben il est crevé, là. Il rêve d’un spaghatte et d’un lit (et de parler à sa blonde…).

On trouve un « motel », à 75 lei. Mais de spaghatte, point. Trouvez un resto, dans le monde, qui n’offre pas de spaghatte. Ben il est ici, à 4 kilo de Béius.

JF se couche à 20H30.

S’il a fait 55 kilo de montée aujourd’hui, 45 de descente, qu’est-ce qu’on va faire demain, lorsqu’il sera en forme? 150? 200 kilo? En plus, on a visité une grotte…

Misère! Je vais finir ce voyage à Gilbraltar…

Mais non. JF rêve des montagnes autrichiennes, et de monter au moins un col du Tour de France.

Mais nous, avec bagages.

Le « big plan »: demain, on entre en Hongrie. Direction Budapest. On risque de faire du kilométrage, car on veut visiter Budapest, Brastilava et Vienne… Et ensuite aller chercher Hugo à Munich.

Tout un voyage.

Syl

PS: Hugo, j’espère que tu monte quelques côtes, parce que là, on a des jambes grosses comme ça!!!

PPS: Lorsque Fred est monté à bord de l’autobus, j’avais le coeur un peu lourd. Fred a été un compagnon de voyage au moral incroyable. Toujours prêt à rire, et à nous soutenir (moi, principalement). En vélo, aujourd’hui, il nous manquait « quelque chose »: le sourire de Fred. On est vraiment désolé qu’il ait manqué cette descente… Et cette montée (on a monté, Fred, parce qu’on suivait une rivière qui elle, descendait. Est-ce que tu comprend la logique, ou on recommence à t’expliquer?). On se reprendra…

En passant, Fred, je pense pas que tu as remarqué, mais ton chauffeur a fait le signe de la croix avant de faire marche avant avec son autobus…

PPSS: Je n’ai plus vu de Gitans depuis les montagnes… Par contre, quelques personnes âgées les ont gentiment remplacées. Entre autre, aujourd’hui, cette vieille vendeuse de fruits et légumes, sur le bord de la route. On pointe ce que l’on veut (2 pêches, elle nous en donne 3, 4 concombres, 2 piments « blanc »…). On lui donne 10 lei (on arrive pas à savoir combien elle nous dit que cela coûte. De toute façon, elle a pesé tout nos achats dans le même sac, et elle a pas regardé la balance.

On lui donne 10 lei (3$)… On ne sait pas s’il va y avoir du change.

C’est alors que je vois le gros baril de bleuets des champs. Je lui en demande 2 poignées. Elle m’en donne trois.

Elle me tend le sac de bleuets avec un de ces sourires tellement universellement humain… C’est ma 3ième grand-mère que je n’ai jamais connu… De plus, en me tendant le sac, elle me saisi gentiment l’avant bras avec sa main et me dis des paroles très douces (pas la main, pas le poignet: l’avant bras. C’est la troisième ou quatrième fois que cela arrive… C’est vraiment… Touchant!)

Je suis sous le charme.

On ne reçoit pas de change de notre 10 lei. On pense qu’elle nous as fait cadeaux des bleuets… Merci, grand-maman…

PPPSS: J’ai fais mon premier 1000 kilo depuis mon départ de Vardun. Tout le monde à bien noté l’emploi du mot: « premier ».

PPPSSS: Pour écrire le blogue, je ronge un peu beaucoup sur mes heures de dodos… c’est pourquoi je ne réponds pas toujours aux (nombreux) commentaires. Mais soyez certain qu’on les lit religieusement et qu’on en discute. Merci à tous!!!!

PPPPSSS: JF pense avoir fait une indigestion. Sans doute le boeuf dans la soupe du souper. Bon, Fred et moi, on a pas été malade même si on a mangé la même soupe, mais je ne vais pas traiter JF de lavette pour autant. Je me retiens donc, respectueusement, de le traiter de lavette. JF n’est pas une lavette.