Lianna et les taxis collectifs « illégaux »

Campini

27 juillet 2011 (après-midi et soir)

10H00. On quitte notre pension en vélo avec JF qui ne file vraiment pas. Il est obligé de faire du vélo parce qu’il n’y a pas de taxi dans la vallée (de Dananana…). La dame de la pension veut offrir du thé à JF mais il refuse. Par contre, il accepte une pilule de « brotusalin ». Genre.

JF ne veut pas rester à la pension, car « il ne veut pas encore mangé du stock empoisonné ».

On arrête donc au prochain gros village. JF pensait que c’est la dame de la pension qui était incompétente et donc, qu’il y aurait des taxis.

Eh non.

On passe à la pharmacie et on lui achète un médicament à 7 lu.

Quand on revient, JF est toujours au bord de la route, malade. Mais en face de lui, à l’arrêt d’autobus où il y avait une demi-douzaine de personnes, il n’y en a plus qu’une seule.

Je demande à JF si un autobus est passé depuis notre départ et, avec ses yeux vitreux, il me dit « non ».

La fille finit pas être « ramassée » par une voiture individuelle…

Ahahah! Il y a pas de taxi, mais bien un système de taxi collectif illégal! Nous sommes sauvé. Notre plan: caser JF dans un « taxi » et se retrouver à 90 kilo, à Stei. Fred et moi, on continuerais notre « mission » en vélo.

On change de côté de rue et on attend.

C’est alors qu’arrive Lianna. Étudiante en science de l’environnement, amoureuse de sa région que les forestiers détruisent, venue faire des emplettes dans le petit village, qui ne travaille pas l’été (il y a déjà trop de chômage à la campagne…) et qui recommence l’université d’Alba en octobre.

Elle parle anglais, comme vous avez pu le constater par la quantité d’infos qu’on a sur elle.

Ah oui, elle est également assez mignonne (j’ai lu un guide de la Roumanie en ligne qui mentionnait, à la fin, qu’il y a de très belles filles en Roumanie, surtout à la campagne… J’ai toujours trouvé ce genre de commentaire débile: existe-t-il un pays où les filles sont toutes laides? Et bizarrement, ce type de commentaire ne s’applique jamais aux hommes… Bref.).

Elle va s’arranger avec un chauffeur pour que JF soit amené, avec son vélo et ses bagages, à la gare de bus. De là, il partira pour Stei. On le rejoindra-là ce soir.

Un taxi « illégal » arrive. C’est une voiture tout ce qui a de pkus nomrale. Dans le sens où le vélo de JF ne peut pas y entrer, avec le chauffeur, Léa, JF et 2 autres passagers.

Léa nous dit que tout est arranger (???).

On amène le vélo… Le chauffeur prend les bagages d’abord, les met dans le coffre. Il prend le vélo, Fred offre d’enlever la roue, le chauffeur continu, et le vélo entre presque au complet, toujours dans le coffre. Fred dit: « C’est vrai que, dans ce genre de pays, c’est fou ce que les gens entre dans leur véhicule… ».

JF s’éloigne, assis au côté de Lianna. Fred et moi sommes très content de lui avoir arrangé ce « coup facile ». En fait, on souhaite juste que JF ne vomisse pas sur Lianna…

Fred et moi, on se prépare donc à suivre en vélo. Fred remet son calecon à sécher sur son vélo (on a fait du lavage la veille, mais il y avait pas de sécheuse…). Il l’avait enlever discrètement quand Lianna est arrivée. 10 minutes plus tard, Fred va maudire sa petite culotte mouilléa, par ce que faire du vélo sans dessous, c’est p’as drôle. En tout cas, pas pour la personne qui en porte pas…

On arrive à Campeni. C’est la ville où le taxi a laissé JF pour qu’il puisse prendre un bus jusqu’à Stei. On se précipite à la gare d’autobus pour s’assurer que JF est bien parti.

Il est là.

Et encore plus mal en point.

On décide d’aller à l’hôpital.

Généralement, dans un voyage, aller dans un hôpital étranger, c’est fascinant.

Ben, les hôpitaux roumains ne déroge pas à la règle.

JF nous fait peur de sa petite appréhension d’aller dans un hôpital roumain. Fred décide de ne pas rappeler à JF l’épisode de Vet hospital (qu’on a tous les trois vu) où un cheval se fait aspirer l’estomac par un tube dans les narines. Personnellement, je rassure JF: les anciens pays communistes ont un excellent système de santé. Je n’insiste pas sur le fait que depuis la chute du Mur, c’est un peu moins vrai… Et que les meilleurs médecins ont souvent immigré en occident…

On arrive à l’hôpital.

Pas facile de trouver les urgences. On s’attend à tout (surtout qu’il y a des poules dans le stationnement de l’hôpital).

On ouvre la porte des urgences.

Trois « soignants » sont assis, et attendent. Il y a deux lits inoccupé.

Tout de suite, les trois personnes prennent en charge JF. Les trois, dont l’étudiante en médecine tout habillé de rouge, elle aussi mignonne et qui parle français et anglais(décidément, c’est le jour…).

JF est soumis à toutes sortes de test: électro-cardiogramme, échographie de l’estomac, 30 minutes avec le médecin…

Une bonne heure de test. On soupçonne même que JF a eu droit au touché rectal, mais il reste muet là-dessus.

À chaque nouveau test qu’ils font sur JF, je soupçonne le personnel infirmier de vouloir payer les nouvelles machines modernes avec ses assurances…

JF sort. Le médecin lui a administré deux piqûres. Prescrit un autre médicament (20 pilules pour 1 lei et demi…).

Coût total de la consultation, des test et des soins: rien. Nada.

Fred, 10 heures plus tard, en est encore ahuri…

On décide de rester à Campeni. Pour que JF retrouve des forces et des couleurs. Parce que là, il a la même couleur que ses vêtements: orange.

On ne prend pas de chambre au dessus du club YAX. Sans doute parce que, quand j’ai visité les chambres, la jeune fille aux lulus sexy ricanait en me jetant des drôles de coup d’oeil… Que les chambres étaient de la même couleur que l’extérieur de l’hôtel: rose. Qu’il y avait un club sur deux étages juste sous les chambres. Que finalement, on était au Motel Capri…

On a jeté notre dévolu sur l’hôtel de la gare d’autobus. 120 Lei pour deux chambres… De bonnes chambres. J’en profite pour vous dire que depuis que Fred est avec nous, vibre en Roumanie nous a coûté environ 300$ par personne… Vive le budget JF!

On a laissé JF dormir, et Fred et moi sommes parti en quête de wifi et d’un repas (on a pas vraiment mangé depuis le matin…).

On jette notre dévolu sur une terrasse. Fred, avec Skype, tente de modifier son vol de retour. Qu’il prend bien soin de spécifier à ses interlocuteurs qu’il est en Roumaine, qu’il parle à un ordi, et qu’on est sur une terrasse extérieur, avec tout les bruits que cela suppose. Skype fonctionne à merveille (merci Soso!) Mais les dates qu’il demande ne fonctionnent pas. Il part donc demain, en autobus pour Oradera.

De la terrasse, on aperçoit, juste en face de nous, une équipe d’une demi douzaine de jeunes hommes, sans t-shirt, bronzé, travaille à construire une terrasse (le toit, en fait). Je vais laisser Fred décrire le nombre d’effraction à la CSST que ces travailleurs font, à chaque 30 secondes. Juste pour donner une idée, sans aucune forme de protection, ils utilisent des scies à chaine comme scie à onglet: un pied sur la poutre à terre, scie à chaine d’une main, et voilà, je te coupe la poutre. D’ailleurs, on trouvait qu’on voyait énormément d’annonce de scie à chaine en Roumaine… On vient de comprendre à quoi elles servent…

On se balade à la recherche d’un resto, on arrive à une pâtisserie tenue par un Roumain parlant un excellent français. Il nous renseigne, met la télé à TV5, nous prête son ordi, et a faillit amener Fred jouer au soccer.

On était ses premiers touristes « français ». Faut dire que son café est particulièrement bien caché: on l’a trouvé vraiment par hasard.

De retour à l’hôtel, JF va un peu mieux.

Donc, le plan pour demain: Fred embarque dans un bus, et moi et JF, ben on sait pas encore.

Syl

PS: Campeni n’est pas encore prête à recevoir du tourisme de masse. Ni des touristes point.

PPS: J’ai retrouvé la cédille du « C ». Tout seul. Ç.

PPSS: Je me suis (légèrement) coupé le pouce en tentant d’ouvrir maladroitement le couteau de Fred pour couper du fromage. Fred a une habitude épouvantable de bien aiguiser ses couteaux, et moi de pas être manuel. On rn a déduit que son couteau .tait un couteau +1, +3 versus les connards…

PPPSS: Fred nous quittant, on a fait un échange de cadeau émouvant: Fred me lègue son casque de vélo et moi, un gros livre sur l’Histoire de la chute de l’Empire ottoman (que j’ai terminé., d’ailleurs. On a tous pissé des yeux…

PPPSSS: 23H00: JF semble aller un peu mieux.

PPPPSSS: On a de la difficulté à avoir un bon réseau wifi…

PPPPSSSS: Mon papa a gagné le concours… C »est normal, « Larose avait encore raison ». Mention spécial à Pierre pour la précision de sa réponse…

Commentaires (5)

Pierre27 juillet 2011 à 11:50 pm

Merci Sylvain pour la vallée de Dana :p Encore une couple de jours pogné avec ça dans la tête. C’est incroyable, vous trouvez plus de gens qui parlent en français en Roumanie qu’on peut en trouver dans certains coins du Canada.

PG Luneau28 juillet 2011 à 7:51 am

J’adore le passage où JF doit se retenir pour ne pas vomir sur votre bonne samaritaine!! Le bout à l’hôpital n’est pas piqué des vers non plus!! Des poules dans le stationnement?! Et ça ne vous a rien coûté?? C’était peut-être une succursale d’hôpital universitaire??

PPPPPSSSSSSS: Si tu n’as retrouvé ta cédille qu’après deux semaines de route, est-ce que c’est parce que c’est AUSSI un clavier +1, +3 versus les connards ???! 😉

syl28 juillet 2011 à 11:57 am

En général, tout ce qui est manuel est +1, +3 versus connard. En tout cas, dans ma vie à moi…

sol28 juillet 2011 à 8:44 am

J’ai hâte de voir la réclamation aux assurances pour la facture de 0$. Avec leurs calculs compliqués 80% de 0$ = 22.99$ à PAYER 🙂

P.S. Pour les petites blessures, même si ça semble insignifiant, n’oubliez pas de DÉSINFECTER!!! Pense à mon pouce qui a été à deux doigts (he, he) de se faire couper pour une bête petite écorchure.

Triste que Fred vous quitte déjà. Ton camion (et ses toiles d’araignées) t’attend.

Cindy28 juillet 2011 à 12:45 pm

Chers lecteurs,
J’ai parlé à Jean-François, il semble être mieux…C’est surtout cette partie de l’histoire que je raconterai à ta mère…J’imagine les employés de la compagnie d’assurances se bidonner devant ton dossier. Réclamations aux États-Unis, au Japon, en Roumanie…Au Québec, rien pantoute. Ils vont penser que tu fais une thèse sur les systèmes de santé étrangers.


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