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Gex (France)

31 août (après-midi)

Une vacance au camping de Saint-Claude… Lire, écrire, manger, boire et dormir… Dormir dès que le soleil se couche, parce que il fait froid et humide… On est (encore) entouré de montagnes…

Évidement, quelques uns d’entre vous, les mieux informés, se sont demandés pourquoi, mais pourquoi on est pas allé visiter le musée de la Pipe de Saint-Claude…

Oui, le musée de la Pipe, vous avez bien entendu…

Y’a plusieurs raisons à cela, dont qu’on avait besoin de repos.

Oui, c’est une excuse, mais bon, on roule, on roule, et puis les pauvres jambes doivent quelques fois se reposer…

Sinon, ben c’est un musée de la Pipe… Le mensonge, l’acte sexuel, l’exagération ou bien l’instrument pour fumer? Difficile de poser la question à la préposée de l’info touristique…

« Votre musée de la Pipe, là, on peut en avoir un avant-goût? »… C’est subtil, tout en finesse, mais bon, trop tatigué. Tifagué. Fatigué, pour tenter le coup.

Le musée de la Pipe, on a pas.

On se réveille un peu tard, le soleil se pointe le nez vers 8H30 (je vous ai dis qu’on était entouré de montagnes?) et on part.

Enfin, ça été un peu plus compliqué que cela pour Hugo. Cela vaut une petite parenthèse spatio-temporelle. Depuis quelques jours, on a des campings pas cher, mais qui manque deux éléments de conforts nord-américain:

  1. Pas de papier de toilettes.  J’ai été obligé d’en quêter à une autre campeuse il y a 5 jours de cela, en situation assez urgente… Ça se quête très bien, vous savez… « Un petit bout blanc pour mes fesses brunes, messieur-dame? ». Enfin, c’est pas tout à fait la phrase que j’ai dis, mais le résultat a été au-dessus de mes attentes: il m’en reste encore.
  2. Pas de siège de toilette. Juste le bol. Sans le siège. Hugo et moi, on se tâte à savoir comment on pourrait leur demander: « Mais pourquoi vous enlevez le siège de toilettes, barbares??? ». La formulation est à retravailler, mais on va aller au fond de cette affaire…

Donc, j’ai en ma possession du papier de toilette. Pas Hugo. Je lui en propose, il refuse, en disant qu’il va aller dans d’autres toilettes, plus civilisées (faut dire qu’on a également rencontré nos premières toilettes à pédales…). J’insiste pas, il est majeur et vacciné (et douché).

Hier soir, on bouffe au resto du camping et Hugo me donne sa serviette de table en me disant: « Ça pourra te servir… ». Je lui dis de la garder, que ça pourrait aussi lui servir. Vous connaissez Hugo: intelligent, un peu têtu mais surtout, très généreux et gentil (c’est de famille, je l’ai déjà dit).

Donc, je l’empoche tout en regardant Hugo d’un drôle d’air… Genre: tu vas jamais faire caca? Quel est ton secret?

(Re) donc, ce matin, Hugo s’est levé pour aller faire un « caca surprise » (en tout cas, surprise pour Hugo, pas pour moi. Dans le sens de) . Sans papier. Le résultat a été qu’il a pris sa douche tout de suite après. C’est drôle (en tout cas, moi, je trouve cela drôle) parce qu’Hugo s’indignait l’autre jour à propos de comment on pouvait, en tant que société, aller aux toilettes sans papiers.

Il a eu sa réponse.

Rien de tel que la pratique.

Bref, on part vers 9H00.

On commence à grimper dès notre site de camping (qui était, pour les observateurs qui se sont glissés entre vous, près d’un ruisseau…). On arrive à un carrefour: on a le choix entre aller en ville (500 mètres de descentes douces) ou de monter tout de suite vers le Col de la Faucille. On hésite, parce qu’on a pas mangé. En ville, on va trouver. En commençant la montée, on est pas sûr.

Évidement, on opte pour la montée.

Deux kilo plus haut, on trouve une fromagerie… Ouf, parce qu’il y aura rien d’autre pour les 15 prochains kilo (un record en France!!!).

Armée d’un gros morceau de comté fruité (petit message à la blonde de Hugo: il faut absolument empêcher Hugo de commander les portions à l’épicerie. Il a vraiment pas le compas dans l’oeil… Le morceau de fromage qu’on a eu, aurait facilement nourri quatre… cyclistes!) et d’une tartelette au framboise, on continu la grimpée.

Et quelle grimpe.

Le saut du chien, une première étape dans la montée...

Des lacets, vue de haut. Ils sont plus épeurant vue de bas...

On a une pause dans une mini vallée, où Hugo en profite pour quêter de l’eau à des habitants du coin. Hugo est tellement sympa, que ça marche à tout coup.

On regrimpe.

On arrive à un sommet, pour apercevoir, en bas, une vallée, mais en face, une autre chaîne de montagne, juste plus haute. Et en plein dans notre chemin.

Joie.

En bas, le village est en reconstruction, on insiste pas, et on continu.

Sans voir que la côte est déjà recommencée.

Encore plus longue. Genre, le sentiment de l’infini.

Finalement, finalement, on arrive à la pancarte qui indique que l’on est au col, au sommet. Le vent, frais et fort, est un autre indice. Le fait de voir, à travers le col, le Mont Blanc lui-même, est un inième indice qu’on est au sommet (la pancarte aurait pu être fausse…).

La pancarte, enfin...

On se félicite, on l’a fait, on a monté ce col… Qui était une des étapes du Tour de France de l’an passé.

Évidement (que j’aime ce mot), on a montée plus vite que ces coureurs… On a grimpé à 8 km, eux à 30, mais on a dix fois plus de poids sur nos vélos qu’eux. Un simple calcul nous amène donc à l’incroyable: Indurain, Armstrong et les autres peuvent aller se rhabiller.

On profite du point de vue (lac Léman, fontaine de Genève, les Alpes…) et on descend.

Hugo et derrière, le Mont Blanc. Enfin, le Mont Blanc, on le voit pas bien là...

On voit mieux, là...

De mieux en mieux: la Suisse, c'est beau de loin, chère de proche...

Même les minis sont fatigués de monter...

Hugo me dépasse en me disant,avec un sourire: « Je vais pas filmer la descente, là, c’est trop malade (dans le sens de dangereux) ». Il pédale (oui, Hugo se donne de l’élan en descente) et après 50 mètres, il sort sa caméra…

Maudite belle descente… Digne de celle de Roumanie, avec JF.  Mais le paysage est plus beau, là…

On arrive en riant à Gex.

Vers 15H00.

On a pas diné. On monte la tente, on se douche (Hugo spot tout de suite le papier de toilette et m’offre d’en faire des provisions…) et on va en ville pour bouffer au resto: c’est moins cher le midi et on mangera de la charcuterie ce soir.

Le col de la Faucille... Vue de notre camping.

Les resto sont fermés. Tous.

Enfin, les cuisines sont fermés.

Même le Kebab ou la Pizzeria sont fermés. Ça ouvre, au mieux, à 17H30 (sinon, c’est carrément 19H30). Hugo est outré. Moi, je jubile: les Français, y savent vivre… Mais bon, je jubile le ventre affamé.

Un Minicasino nous sauve, on se bricole un petit encas, histoire d’attendre jusqu’au souper, qu’on prendra au camping: poulet au menu de ce soir. Et il y a l’électricité, pour brancher l’ordi, et l’internet, pour savoir où je vais demain.

Parce que là, maintenant, tout ce que je sais, c’est qu’après avoir reconduit Hugo à l’aéroport de Genève (accessible par piste cyclable, on est en pays civilisé finalement), je fonce sur le Rhône. Je quitte les montagnes et le froid. Septembre commence demain, tout de même.

Mais il mène où, ce Rhône? Je veux dire, est-ce que je vais jusqu’à Lyon?

Où je dors demain soir?

Je sais pas.

Alors c’est à cette question que je tente de répondre, assis sur une table de pic-nic, face à un substantiel terrain de boules où 7-8 personnes y jouent, lançant régulièrement les expressions consacrés: «Pointeuh, pointeuh… », « Ça te calme la joie, hein? », « Eh, t’arrête de faire du balayage, toi? » (à un joueur qui, du bout du pied, envois de la petite gravelle sur la boule qui roule…), « Biennn la rouille!!! »

Pendant ce temps, Hugo est en tête-à-tête avec un Français sous la terrasse couverte… Aucune idée de quoi ils parlent, mais ça doit bien faire une heure que ça dure…

Bon, je vais aller voir s’il faut que je sauve Hugo de quelque chose… Bah,non, c’est trop drôle… Le gars à l’air un peu perdu, rejeté des habitués… C’est peu dire: il est surnommé « le suicidaire » et là, il se fait  engueuler par le proprio parce qu’il paie pas ses dettes de boissons. Une belle engueulade française… Mais « l’ami » d’Hugo a aucune chance… Tient, Hugo a décidé d’aller se coucher… On appelle ça la stratégie de l’évitement… Hugo commencerait-il a avoir un fond de méchanceté?

Syl

Commentaires (5)

Pierre31 août 2011 à 4:04 pm

‘Ça te calme la joie, hein’ Je l’aime bien celle là.
Parlant de papier de toilette et de joie calmée, savez-vous comment les gens se torchaient l’hiver en Amérique du nord lorsque les feuilles fraiches n’étaient plus disponibles et que le papier (le catalogue Sears ou le publisac)ne l’était pas encore ? Avec un épi de mais séché. Souvent, l’épi était fixé à une corde et accroché dans la toilette pour utilisation multiple. Une suggestion pour Hugo la prochaine fois qu’il sera mal pris.

PG Luneau31 août 2011 à 5:09 pm

J’aime bien l’idée du bol de toilette sans siège!! Ça évite d’avoir à le laver, ou de faire attention pour ne pas faire pipi dessus!! Ils sont brillants, ces Français… (mais peut-être pas très fort sur l’hygiène?? C’est-tu un préjugé, de dire ça???… ou un pléonasme!?!?!?)!

sol31 août 2011 à 5:58 pm

Oh la la, les minis ont l’air de vouloir tomber dans le vide! Une chance qu’il n’y a pas eu un coup de vent. Merci pour la photo! xox

Hugo1 septembre 2011 à 6:02 pm

Je suis finalement arrive en un morceau!!! Pouvez-vous le croire. La première chose que j’ai fait a été de saluer mes parents. Ensuite, j’ai vide le frigidaire. J’avais tellement faim. La prochaine chose que je m’apprete a faire est de prendre une douche. Le gros luxe de trouver mes tiroirs tout range tout plien de linge propre m’en remplis de joie. J’ai finalement roule sur mes deux roues pour revenir chez nous. Je donne très bientôt un bilan. Bonne ride Sylvain.

Popa2 septembre 2011 à 8:29 am

….la suite des » Beaux Messieurs »…Voilà le Musée de la pipe…..on en sortira jamais…
Allo Allo Syl….pour ton info…c’é pas du papier de toilette que l’on quête en France mais bien du « PAPIER CUL ».

@ Hugo….le frigidaire de tes parents que t’as vidé?? Ha! Ha! Ha! chanceux va…une chance qu’il y avait du « stock » dedans.Je comprends que tu as salué tes parents bien bas…..avec tes tiroirs « pactés de linge propre……En attente de ton bilan.
Aller Popa on s’en va.


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