Enfin, à Bali

Bon, on a tous des fantasmes (avouez que ce blogue commence plutôt bien, là) et, un des miens (pas besoin d’arrêter de lire, il est relativement inoffensif), c’est de me retrouver sur la plage à Bali, plage de sable blanc, avec les cocotiers, les petites cabanes confortables qui donnent sur la mer, un service courtois, de la bonne bouffe, une mer d’émeraude, des poissons, de la tranquillité, des chats (ça, c’est pour Sol qui s’ennuie à mourir de Pixelle), et le reste.

Voilà, dans toute sa splendeur, mon fantasme balinéen.

Qu’on n’a pas eu chez le Belge (on l’a adoré André, mais il cadrait pas trop avec mon fantasme);

Pas plus qu’à la Villa à Amed (la villa ne donnait pas sur la mer qui, mer, avait une plage de sable et rocaille noire, et pleins de bateaux et de bruits).

Mais là…

On a le bungalow à deux étages… Chambre en haut, salon en bas (d’où je vous écris, les deux portes ouvertes, qui donnent sur la mer de sable blanc et qui rugit (pas le sable, la mer…)).

Chambre lumineuse. On entend la mer, même les fenêtres fermées.

Le resto, ce sont des plateformes à deux sur lequel tu te couches, face à la mer, dont les vagues meurent à 10 mètres de toi.

Sous les arbres. Entouré par le sable. Avec le chat blanc qui vient faire son tour.

La bouffe est très bonne. Bon, les plats sont à 5 ou 6$. Cela peut monter à 10$ pour la très bonne pizza au four à bois (!?!).

Bon, oui, il y a d’autres touristes. On les hait, les autres touristes. Ils gâchent la vue et des fois, même, on les entends.

Hier soir, ils étaient 6 (soit trois autres couples).

Ce matin, on était seul (on s’était plaint au « gérant », un jeune homme très (trop?) gentil, qu’il avait trop de monde autours de nous. Il a compris notre point de vue, et il a chassé tout le monde. Mais non, c’est une blague. L’hôtel doit être à 25% de sa capacité, peut-être moins). Ce midi, il y a avait une dizaine de personne, dont nous, et ce soir, ben que nous.

Ce qui explique peut-être le prix du bungalow : 60$, (gros) petit dej compris, par jour. Clim, équipement de snorkeling, et tout le reste.

On est sur la pointe sud de l’île. L’endroit le plus tranquille de l’île. Ile grosse comme ma poche arrière (mes poches avant sont généralement plus grosses que mes poches arrière et pourquoi j’ai encore le mot « fantasme » en tête?).

Île où les moteurs sont interdits. On y circule à pied, ou en âne. Ou en vélo, mais tout le monde le déconseille : parce la route qui fait le tour de l’île, c’est plus une piste qui, quelques fois, est ensablée. Mais bon, on voit pleins de touristes pousser leur vélo… Sous le soleil de plomb, c’est joyeux (il y a pire que de faire du vélo sous la petite neige fine du mois de février à -10, JF… Il y a le vélo les deux roues dans le sable, à 32 degré, 40 ressentit… Cycliste amateur va!).

Île sans chien (merde, que c’est plaisant, de jogger sans chien qui te hurle après!).

Bref.

Wow.

Bon, c’est jamais parfait.

Commençons par se rendre sur cette île… D’Amed, on était chanceux : c’est l’endroit le plus proche des îles Gili (bon, petit fait cocasse : « Gili » veut dire « île », en Indonésien genre. Une des deux îles, se nomment « Air ». Donc, Gili Air. « Air », en Indonésien, cela veut dire « Eau » (surprenant, non?). Donc, l’île de l’eau. Mais en français, et en anglais, on écrit : « L’Ile de Gili Air » ce qui se traduit littéralement par « L’île de l’île de l’eau ». Colonialisme par la langue?

Alors, on se commande aussi des Air Soda… Ce qui est du Soda water…

Bref.

On se réserve le bateau pour 20$ par personne.

À Amed, je n’ai pas vu de jeté ou de quai. Mais bon, on doit embarquer plus loin que je pense.

D’ailleurs, une voiture vient nous chercher à la villa (que l’on a quitté avec grand regret).

L’auto fait 5 minutes de route, et nous amène à un endroit que j’ai vu genre 6 fois. Il n’y a pas de quai là.

Effectivement.

Des débardeurs débarquent (bonjour le prix Goncourt) nos deux sacs à dos sur la plage, avec une trentaine d’autre bagages de touriste. Ici, il n’y a pas de locaux. Juste du bon vieux (en fait, ils sont généralement plus jeunes que nous) touriste occidental.

La dame qui prend nos billets tentent de nous vendre le billet de retour. Il coute beaucoup plus cher quand on est sur l’île de Gili, que quand on l’achète en avance, avec elle, dit-elle. Mais comme on ne sait pas ni quand, ni où on revient, ben belote : on achète pas le billet de retour (on constatera que le billet « de retour » sera en fait un peu moins cher sur l’île que par la madame gentille…).

Le bateau arrive.

Toujours pas de quai à l’horizon (des quais ça peut se bouger, ça c’est déjà vu…). On commence à comprendre qu’on est un peu dans l’artisanale là… On se déchausse (comme des cons, on a nos souliers et nos bas, car on prévoit marcher sur l’île pour visiter les quelques hôtels que l’on a en tête, vu que l’île de Meno Gili est petite (genre 1 kilo pour 1 kilo et demi de large).

Le bateau s’approche le plus possible du rivage.

Les valises sont embarquées sur le toit… Et maintenu par des bâches.

On commence à embarquer par le derrière du navire. On a de l’eau jusqu’au genou. Mais bon, ça va.

Le bateau batote assez rapidement jusqu’à Gili Trawangan. L’île la plus party des trois Gilis.

Joie. Il y a des quais. Deux.

En arrivant près des quais, le bateau accélère. Il se lance en fait sur la plage (de sable blanc). Il s’échoue par l’avant.

Pour sortir du bateau, on fera des pieds et des mains pour y arriver…

Tout le monde a peur que sa valise finisse dans l’eau, car les débardeurs se lancent lesdites valises.

Mon ordi est dans ma valise, pas emballé.

Tout va bien.

Rendu sur le sable (j’aurais aimé mieux écrire « rendu sur le quai », mais bon), on est accosté par un indonésien qui nous demande où on va. Je réponds : « Ben à Gili Meno (qui est la plus tranquille des trois iles) ».

« C’est 300 000 roupies. Par personne. ». On parle donc de 30$….

Bon, là, on vient de faire une heure et quart de bateau pour 200 000 roupies… Et là, on me propose de faire 800 mètres de bateaux pour le tiers de plus!

Gili Meno, on pourrait (presque) y aller à pied. On voit très bien l’île de où nous sommes.

Alors, on fait notre technique habituelle, diviser pour sauver (de l’argent) : je négocie avec le monsieur, et Sol va se renseigner sur les prix du bateau « public »…

Bon, le gars rit un peu, et baisse à 200 000 roupies.

Je lui ris presque au nez. « Non, on n’est pas intéressé… »

Évidement, il s’est rendu compte que Sol est allez voir le prix du bateau public…

Il descend à 75 000… Il me dit que c’est à peine plus cher que le public…

Naaannn, je lui dis qu’il a été trop gourmand au départ…

Juste avant que Sol revienne, il tombe à 50 000 roupies…

Soit 5$ par personne. Sol annonce que le public coute 3,50$…. Mais qu’il part à 16H00 (or, il est 11H30).

Bon, pour 1,50$, on va pas se faire du chichi, on accepte. Mais là le gars me dit de pas dire aux autres passagers combien nous on paie… Parce que finalement, il a baissé son prix parce qu’il y a 3 autres personnes qui ont accepté de payer le 300 000 roupies…

Eh ben.

Là, de marcher sur la plage à la recherche du bateau en question.

On est plus dans la barque que dans le navire.

Et ce coup-ci, deux valises vont être trempées durant le transbordement…

Et Sol aussi, elle va y passer, quand la barque va se prendre une pas pire grosse vague de côté. On est pas full rassuré, là… Ça tangue, la barque prend eau…

Le bateau traverse finalement les 800 mètres… Il fonce sur la plage. Oups, d’autres « capitaines » ne sont d’accord du choix de l’emplacement de débarquement de notre « capitaine » : trop proche des autres navires. Il repart, et se restationne ailleurs, à une vingtaine de mètres de là.

Un peu broche à foin tout cela.

On débarque, encore de l’eau aux genoux, les sacs dans le dos, nos souliers dans les mains, le sac noir en bandoulière… On arrive sur la plage, tout notre bardas au sec!

Là, on met nos souliers, et on cherche la route.

Bon, la route qui fait le tour de l’île, la route principale, elle se confonds avec la plage sur laquelle nous sommes déjà.

On part donc, à la recherche de l’hôtel de rêve.

On fait nos difficiles.

Certains hôtels font trop « Cancun »…

Puis, on trouve finalement « notre » hôtel, après un kilo de marche.

Détail croustillant sur notre bungalow : il est situé à deux mètres de la route… Mais bon, il y passe, durant les heures de pointe, genre 15 personnes à l’heure. La nuit on tombe à une à l’heure. Et, à notre hôtel, la route, c’est du sable fin…

Et, pour mémoire, pas de moto, pas d’auto, et les ânes n’ont pas l’air de « fonctionner » la nuit…

Bon, la plage, magnifique, est aussi couverte de coraux… Ils ne sont pas coupants, mais bon, la baignade n’est pas sans danger non plus.

Je me disais, après deux jours ici, qu’on a accès à de très belles plages dans les Antilles… Je me disais que de partir de Montréal, atterrir à Tokyo, de là, atterrir à Singapour, de là, atterrir à Bali, de là, prendre le bus pour Samur, de là, le bateau de deux heures pour Gili Trawangan et, finalement, de là la barque pour Gili Meno, ben c’est long. Je veux dire, pas certain que ce paradis est si paradisiaque que cela comparé aux Antilles…

Surtout si vous avez que deux semaines de vacances…

Bref…

 

Sur le menu : marche sur l’île, exploration du lac salé, baignade, lecture, écriture et… Snorkeling. Il parait que wow maman, c’est the place!  Et, pourquoi pas, une ou deux géocaches.

 

Alors voilà, le but est d’avant tout de se reposer pour notre dernier voyage comme qui dirait Sol. Celui du Japon.

Et bon, je pense qu’on va y arriver.

Yé!

Je vous laisse sur une blague policitico-géo-historique (elle doit être à la hauteur de celles, quotidiennes, de Gilbert, j’imagine, je ne les ai pas lu comme qui dirait Andrée).

Elle provient de l’excellent roman que je me suis dégoter à la Villa (la villa est propriété de Français, cela a ces avantages, dont des bibliothèques en français) : Le Club des incorrigibles optimistes. À date, meilleur que le bon roman d’Alexandre Jardin, Des Gens très bien.

 

Connaissez-vous la blague de Staline et du Soleil ?
« C’est Staline, un matin, il se lève. Il fait très beau. Il s’adresse au soleil : Soleil, dis-moi qui est le plus beau, le plus intelligent, le plus fort? Le soleil n’hésite pas une seconde : C’est toi ô Staline, lumière de l’univers!

A midi, Staline remet ça : Dis-moi Soleil, qui est le plus brillant, le plus génial, le plus remarquable homme de tous les temps? Le soleil confirme : C’est toi ô immense Staline.

Avant le dîner, Staline ne peut résister au plaisir de redemander au soleil qui est le meilleur communiste du monde. Le soleil lui répond : T’es qu’un malade, Staline, un psychopathe, un fou furieux et je t’emmerde, maintenant je suis passé à l’Ouest! ».

 

Commentaires (14)

Gilbert Laplante2 avril 2018 à 11:26 am

EXCELLENTE BLAGUE!!! Répandons la bonne humeur d’un bout à l’autre de la planète. 😀

Je suis un peu déçu des balinéens qui essaient d’escroquer les touristes. Je m’attendais à mieux de ce « dit » paradis terrestre. Ils ne sont pas mieux que les mexicains à ce que je vois.

Je bave d’envie devant les photos par contre.

Bon repos avant votre dernier sprint au Japon.

syl3 avril 2018 à 3:27 am

Merci à tous ceux et celles qui nous souhaitent bon repos!

Bah, pour l’escroquerie, je connais aussi des québécois qui s’y adonnent avec joie… : )

Pierre Pelletier2 avril 2018 à 11:34 am

Superbe photo et blague supérieure à la moyenne (de celles de Gilbert). Parlant de blague poche, j’y ai longtemps réfléchi et je l’a fais quand même : y a-t-il une île nommée Gan à Bali ?

syl3 avril 2018 à 3:29 am

À Pelletier:
Non, pas de Gili gan… Mais je guète les échouages de bateaux, promis!
Par contre, quand du vas deux fois aux Gili, il parait que tu es vraiment meilleur à faire des gili gili…

JY2 avril 2018 à 8:25 pm

J’imagine faire des conversions de devises étrangères avec mes élèves… Les roupies ils n’aimeront pas… Ils sont trop grands les nombres monsieur.

syl3 avril 2018 à 3:30 am

À JY.
J’avoue…
Toujours un peu bizarre de se dire: « Quoi? Seulement 30 000 pour une bière? ».

JY2 avril 2018 à 8:25 pm

Bon repos…

Andrée3 avril 2018 à 12:15 pm

AH! Ok, je fantasme solide.

Je vais me magasiner un forfait «comme Sylvain» dans les Antilles drelà.

(Escroquer les touristes… oui, mais en même temps, quand les touristes ont vraiment les moyens de payer…)

Hahahaha pour la référence à moi, surtout la première avant que je comprenne que tu n’avais pas juste – comme 300 000 autres avant toi, il est trop gros ce nombre en effet – oublié un «e» à «André» (comment, je ne cadre pas avec vos fantasmes?! Me voilà tout de même un peu soulagée…)

Et rehahaha pour «les ânes n’ont pas l’air de « fonctionner » la nuit…». J’sais pas pourquoi, elles me font immensément rigoler, tes âneries.

Fait que c’est ça, profitez bien du sable, du vent, de tout ce que l’ailleurs rend si délicieusement différent.

Andrée3 avril 2018 à 12:17 pm

À JY: arrête donc de chialer. Tes élèves imaginaires ont dit «nombre», c’est déjà un début, non?

(chiffre chiffre chiffre)

Francois4 avril 2018 à 1:31 pm

Si vous retournez à Bali, et que vous voyez une blondinette sur un scooter, il y a des chances que cela soit Laurence Paré! 🙂

syl6 avril 2018 à 2:59 am

À Franc:
Bon, on est aller voir ses photos. On sait à quoi elle ressemble. On reste vigilant. : )

Marian6 avril 2018 à 10:48 am

Looks like fun! We miss you, Solange!

Send us some sun 🙂

P'pa8 avril 2018 à 10:31 pm

La photo ….heure de pointe…est superbe.

Tout un méchant yacht…..4 moteurs de 200 forces…du jamais vu!

Sur l’ile de Bali les plages de sable blanc sont sur le coté ouest de l’ile

Bon repos et bonne continuation

pgluneau12 mai 2018 à 10:07 am

Donc, si je comprends bien ton petit cours de linguistique indonésienne, on fait des ÎLES ÎLES aux bébés qui en rient à en manquer d’EAU!! Fascinant!!

La plage déçoit le non-voyageur du Sud que je suis : il y a plein de branches, de bouts de bois et même des arbres complets qui y semblent échoués… Ça fait malpropre… Vive ma cour lavaloise, bien gazonnée… ;^)

Et, surtout, fais TRÈS attention en traversant la rue : un âne s’emballe si facilement (dans le sens de s’excite, pas dans le sens de cadeau!! ;^)


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