Le début « officiel » de la sabbatique

Bad Zurichan (à deux kilo de là, en fait, en Allemagne)

22 août 2011 (matin)

16H27, le TGV quitte la gare de Zurich… Avec, à son bord, JF, ses bagages et son vélo. Il y avait des émotions, là… Cinq semaines, 24 heures sur 24, ça marque… On perd donc notre navigateur, notre Voyageur Cheap, l’Homme en Orange mais surtout, un ami.

Mais avant d’arriver là, il y a eu la donation des artefacts absolument nécessaires pour un voyage de vélo camping, durant une pause avant Zurich: JF m’a cérémonieusement remis le Doc Tape qu’il possède depuis son voyage de vélo dans l’Ouest canadien. Il m’a également prêté son canif suisse qui possède au moins trois outils que j’aurais dû avoir mais que j’ai oublié: une mini pince, un ouvre boite et surtout, surtout, un tire-boustroumphe (ou un stroumphe-bouchon, comme vous voulez). Ce dernier instrument est un cadeau de Cindy: si je le perds, je suis décapité. Heureusement, qu’on en a trouvé des répliques exactes en chocolat: JF et Cindy n’y verront que du feu, si on a un pépin (parlant de chocolat, on a aussi trouvé une boite de chocolat (suisse, évidement) qui est en forme de carte de la Suisse, très exacte, et sur laquelle il y a le relief. On l’a pas acheté, évidement (40 Francs), mais elle a été très utile pour déterminée la difficulté de notre journée de vélo)… JF nous a également laissé un héritage: non, c’est une blague. Le Voyageur Cheap ne laisse pas d’héritage. À la place, il nous revend sa monnaie suisse contre de la monnaie en euro ou en sous canadiens. Hugo a tout acheté. Faut dire que JF lui a fait un 30% de rabais… Ça ne paraît pas toujours, mais le Voyageur Cheap a le cœur sur la main… Pour de vrai.

Sinon, la journée a été un peu difficile… JF a toujours (finalement) mal au ventre. Cela ne l’a pas empêché de se baigner avant de partir du camping (ainsi qu’Hugo), et surtout, cela ne l’a pas empêcher de s’amuser: une cycliste, toute revêtue de lycra, avec un vélo de course nous a dépassé. JF lui a laissé du lousse et a finalement lancé la chasse: en roulant à 31, 32 kilo/heure, on a rattrapé et dépassé la fille. JF n’a pu retenir un sourire un peu baveux. Hugo et moi aussi…

Zurich est très belle.

Mais on est pas resté: le coût de la vie et gna gna gna…

Je n’ai pas pu retenir Hugo de se lancer en bas d’un pont, à Zurich. Sans doute trop peiné d’avoir à vivre la séparation d’avec l’Homme en Orange. Ou bien, Hugo a tout simplement décidé d’imiter les Zurichois qui, en ces journées de chaleur accablante, se lancent eux aussi des ponts, pour atterrir dans le canal qui traverse Zurich, un canal aux eaux très clairs. Hugo a sauté trois fois, et pas moi. Je cherchais une place pour me changer, mais point de cela. Hugo, lui, y est allé avec son cuissard (qui n’a pas de short cousue après, contrairement à moi). C’est donc un Sylvain, assez jaloux merci, qui a regardé l’Hugo faire des sauts dans une eau très rafraîchissante…

Hugo et moi, maintenant orphelin, faisons route pour l’Allemagne.

On vise une route, se retrouve sur une autre (qui est quand même assez dans la bonne direction) et on progresse. Faut dire que j’ai de la difficulté avec ma gauche et ma droite, et Hugo avec les noms: ça donne des situations du genre: moi, qui est en arrière d’Hugo et qui lui crie: « tourne, tourne ici Hugo! » et Hugo de tourner à l’opposé de ce que je voulais, en direction de Zurich (qu’on quittait), parce qu’il avait lu sur le panneau non pas Zurich, comme s’était bien écrit, mais Bad Zurichan.

Je sais pas où on va se retrouver, mais on va avoir du plaisir.

On passe par la ville de Baden, magnifique, et on monte deux bonnes côtes, pour redescendre à 66 kilo à l’heure, sur la Rhin.

On passe la frontière Suisse avec un certain soulagement.

On arrive au camping vers 19H30 et on est prit d’un rire hystérique: le camping nous coûte, pour les deux, 14 euro. 14. 1-4. Genre, la moitié prix d’en Suisse.

Je vous entendant déjà médire sur le dit camping: à côté d’une ligne de chemin de fer, ou dans un poulailler ou autre atrocité.

Que neni.

Le proprio nous dit que si on veut manger, il faut se dépêcher (on est dimanche, on a rien pour le souper), ce que l’on fait sans négliger d’aller faire trempette dans la très belle piscine. Repas de saucisses et frites, bière et Fanta, on a dormi comme des bébés: à peine entent-on le bruit d’une route au loin (proche, enfin, c’est l’Europe quoi).

Ce matin, on ressent un peu les effets de 4 ou5 jours de grosses chaleurs et de soleil intense. La journée s’annonce radieuse, on va quitter tôt le camping, histoire de pas rouler sous le soleil de plomb.

Si tout va bien, on est en France cet après-midi.

En Alsace, dans les Vosges.

Merci JF.

Syl

PS: Le titre de l’article fait tout simplement référence au fait que quand JF quitte pour retourner au Québec, c’est que l’année scolaire recommence. Mais pas pour moi. Donc, cela annonce, quelque part, le début officiel de ma sabbatique, sabbatique qui nous provient d’une coutume juive d’il y a deux milles ans où les fermiers étaient obligés, à tout les 7 ans, de ne pas travailler leur terre (réf. Jacques Attali, Le monde, les Juifs et l’Argent), histoire de laisser la chance à quelqu’un d’autre de moins fortuné. Une forme de redistribution de la richesse, quoi. Ben cette année, le fait que je ne suis pas en poste donne de la job à Jonathan, un de mes anciens, qui va me remplacer haut la main.

Je heureux.