C’est fort, la nature…

Rapperswil (Suisse)

20 août 2011 (soir)

Hugo et moi, on partage notre tente (ça coûte d’ailleurs moins cher parce que dans tout les campings, on est chargé à la fois par personne, et par tente. Qu’importe la dimension de la tente d’ailleurs: qu’elle soit petite comme les nôtres, ou avec un salon double, cuisine et jacuzzi, on paie pour une tente… Cela fait enragé JF au moins 5 minutes par jour.).

Cette nuit, le Hugo a pas arrêté de bouger. Ce matin, il s’amusait à arroser le gazon avec sa bouteille d’eau: ça faisait un drôle de couennement achalant… Scouuiiicswoufff!!!

Pas drôle drôle, le Hugo.

Je me lève et il me demande si j’ai bien dormi: c’est le cas (je dors assez dur, Sol vous le confirmera, ça l’énerve beaucoup, Sol…). Lui, il est livide. Il m’explique qu’il a vomit deux fois et qu’il était en train de nettoyer son vomit dans le gazon avec sa gourde…

Oups. Moins drôle.

Insolation? Les tortellinis d’hier soir??? Ceux qui étaient déshydratés et faits pour résister à une guerre nucléaire? Douteux…

On réveille JF.

Il a mal au ventre.

Il « confirme » que se sont les tortellinis. Il se sent moins malade qu’en Roumanie, mais quand même malade…

Je me sens mal. Je veux dire, je suis pas malade. Mais là, les deux m’expliquent en long et en large leurs bobos au ventre et mon propre ventre se contracte. Mais non, je suis pas malade… JF commence à soupçonner que je l’empoisonne pour monter quelques côtes avant lui…

N’importe quoi.

Bref, si hier notre raison nous détournait de la grosse montée, aujourd’hui, c’est la nature qui confirme le tout: il y aura pas de grosse montée avec un gars qui mange une pêche pour déjeuner et l’autre un yogourt (petit) et une banane.

Moi, je me bouffe du nutella, pain, banane et fromage…

Je me sens mal, dans le sens de.

On en a profité pour acheter le souper (bon, OK, y’a que moins qui insiste pour acheter le souper à 10H00 du mat et dans ces circonstances), parce qu’on est samedi et que les magasins ferment à 13H00. On achète même un peu plus parce que dimanche, c’est encore pire pour les magasins.

Mais c’est pas la joie.

On a « que » 55 kilo à faire aujourd’hui, et c’est le gros soleil. Ils prennent pour l’un sa virilité, et l’autre sa fougue d’une main, le guidon de l’autre et on fonce (je vous laisse le qui prend quoi)!

On suit le lac. Quelques montées intéressantes pour suivre les falaises qui plongent directement dans l’eau.

On a aussi l’intense bonheur d’entrer dans deux tunnels, dont l’un de un kilo de long, fait exclusivement pour vélo. L’autre est creusé directement dans le roc. Wow! On est pas rendu vraiment là au Québec: on rénove l’échangeur Dorval et je pense qu’ils ont oublié les cyclistes… Peut-être même les piétons, c’est vous dire!

La pause du midi est weird. Hugo tente de manger un peu, et JF surtout de dormir. On économise, on économise, mes amis…

On reprend la route pour apercevoir dans le ciel deux sports suisses qu’on a vu déjà: le para plane et surtout, le planeur.

Le planeur, comme passe-temps.

Y’ont de l’argent, ces Suisses…

On arrive au camping.

52 franc Suisses pour nous trois. Faut dire que le camping est au bord de l’eau, et qu’il y a deux ou trois petits jeu d’eau. On va quitter la Suisse en 5ième vitesse, z’allez voir…

Mes deux copains aux estomacs fragiles restent se reposer au camping (après la baignade très rafraîchissante obligatoire), pendant que le Sylvain à l’estomac d’acier (j’ai mangé et bu la même chose qu’eux: la seule différence, la gourde aux algues de JF) s’en va visiter la ville médiévale à 2 kilo du camping.

Bon, en fait, ma visite se limite à peu près au Starbuck de la dite ville pour trois raisons:

• Ils offrent un vrai internet illimité. J’ai pu recharger mon ordi (tanné de le ploguer 30 minutes dans la salle de lavage des campings) et chater avec Sol. C’était agréable.
• Bon, d’accord, j’ai acheté un gros thé glacé à 10$, mais au moins, il y avait pas de pogne comme au MacDo. Et comme cela m’a coûté 10$, j’ai rentabilisé mon investissement (comme qui dirait le Voyageur Cheap).
• Quand je suis finalement sorti du café, j’avais faim. Et évidement, c’était une fête de la bouffe et de la dégustation qui se déroulait dans la veille ville. Imaginez le portrait: dans toutes les rues marchandes, ils ont dressé des tables, il a ses producteurs et des traiteurs qui « offrent » leurs mets les plus fins les uns que les autres… Le tout en Allemand, et surtout à des prix qui défi toutes concurrences (dans le sens de…). Cerise par-dessus le milk-shake (vendu à 10$ en Suisse), il y a plein de Suisses qui sont attablés, rit, bouffes et boivent. Décidément, ils sont trop riches ces maudits suisses. M’énerve, m’énerve…

Je rentre au camping: on aura le temps de mieux visiter demain matin, parce qu’il reste que 35 kilo à faire et que le train de JF, qui part de Zurich, est à 16H30.

JF mange du spaguatte blanc (en deux fois), Hugo du spaguatte avec sauce (erreur, il le digère pas vraiment) et moi, ben je soupe normalement (tout en me sentant un peu mal, moralement).

Les deux copains se couchent de bonne heure. On a tous bon espoir que demain, ça va aller mieux.

Y’annonce beau. Sans doute la dernière journée de beau temps avant un bout: JF s’en va…

 

Syl

PS: On clisse notre camp en Allemagne s’il le faut. Et il le faut. La frontière allemande est à 30 ou 35 kilo de Zurich. Ensuite, on suit le Rhin jusqu’en France. Enfin, on va parler français! Jusqu’à ce que je réalise qu’en fait, on va se retrouver en Alsace. Et en Alsace, c’est un peu beaucoup Allemand. Hugo en a rit jaune (dans tous les sens). Il a de la difficulté avec l’Allemand (moi aussi…).

PPS: Je peux pas et veux pas vous conter toutes les blagues et chansons que JF a fait sur ses rots, ses vents, et le reste durant toute la journée. Le point essentiel: il a fait un rot qu’Hugo et moi, on va se souvenir longtemps. Un souvenir surtout olfactif. Misère. JF en rit encore.

PPSS: Dernier rapport médical de notre groupe en ce 21 août 2011, 11H30: tout le monde va mieux, même moi. On a déjeuner de céréales, yogourt et banane (à une piastre chacune!).