Des bibittes au Paradis

Kho Rung (Lazy Beach)

21 février (matin)

C’est le matin. On avait décidé de faire “lit à part”, à cause de la chaleur (bon, vous êtes pas obligé de me croire, mais ça serait gentil…). Je roule sur le côté, tasse un coussin, pour voir, en-dessous, un nid de fourmis noires. Les grosses. Au moins une trentaine.

C’est la folie. De tout les côtés. Sol et moi, on crie. Les fourmis se dispersent, suivant la loi du Chaos.

Mon lit est devenu un champs de bataille.

Encore plus avec la découverte, pratiquement simultanée, d’une araignée, qui ressemble, j’ai dis ressemble, au mâle tarentule (je l’ai pas encore dit à Sol…).

15 minutes plus tard, c’est le repos des guerriers. On se gratte, plus machinalement que par envie réelle. Bien que Sol affirme que j’ai des morsure dans le dos, une bonne quinzaine. Je la crois; ça me démange un peu.

On restructure nos défenses: faut dire que j’avais pas vraiment bien fermé mon moustiquaire de lit.  J’avais même un peu rit de Sol qui m’avais demandé de bien rentrer le moustiquaire sous son matelas. Je me la jouais cool.

Je suis moins cool, là.

La cuve de toilette est aussi un champs de bataille: les mêmes fourmis noires l’envahissent, de façon sporadique, mais massivement. On est arrivée à la conclusion, ne me demandez pas comment, que les fourmis sont attirées par mon urine.

Je nettoie bien la cuve après chacun de mes besoins. Avec le seau: il y a pas de flush automatique. Rien à faire, elles reviennent, mais quand même moins souvent.

La nuit suivante a été plus agitée: ça grouille non? Ça me pique, non?

Et le lendemain matin, la même araignée est encore là, dans le moustiquaire, mais les fourmis ont abandonnées. Le combat avec l’araignée est bref: coup de balais pour la faire tomber à terre, puis elle se met à courir en faisant des mini tic tic sur le sol (en théorie, cela devrait vous donner une idée de la grosseur de la chose) et puis bang! Re coup de balais sur le “derrière” de l’araignée et ellllle est paartie!!!! Coup de circuit hors du bungalow: on l’a pas revu depuis.

Sinon, il y a aussi les crabes, sur la plage. Quelques fois, pas loin d’une centaine, qui court de côté, superbement vite, et qui sautent à l’eau. Y aussi les gros Bernard L’Hermite. La nuit, avec la lampe de poche (et de nouvelles batteries), toute cette vie grouillante est vraiment drôle. Ça donne juste pas l’envie de s’étendre, la bouche ouverte, pour observer les étoiles. Qui sont magnifiques, d’ailleurs.

Puis, le snorkeling est vraiment bien: des poissons à la tonne, de toutes les formes. Des oursins de mer, de deux couleurs. Bref, une très belle place pour voir la vie marine.

Il y a aussi la marche, pour aller au phare. Deux heures allée, une heure et demi retour (un phare, c’est généralement en haut d’une colline).

Et puis, c’est une belle occasion de mettre mes bottes de marche: le chemin est en partie pierreux.

En montant au phare, je me disais que cette ile, près du plus grand port du Cambodge, devait servir de protection de la rade  en cas de conflit. Je m’attendais donc à y voir un canon.

J’ai pas été déçu.

À première vue, c’est un 50 mm. Je sais pas à quoi ils veulent faire mal avec cela. Le canon est sous bâche et, un peu plus inquiétant, la tranchée semble récente: un officier a dû faire une tournée d’inspection il y a pas longtemps.

Je me suis rappelé que le Cambodge, et la Thaïlande, ont eu un gros accrochage militaire il y a un an.

Difficile à croire que ces deux pays sont sur le bord de la guerre, tant ils sont paradisiaques.

Comme quoi que c’est malheureusement vrai qu’il y a des bibittes au paradis…

Syl

PS: Il semblerait qu’on a des singes, sur notre bungalow, le matin vers 6H00. On en doute un peu: on aurait entendu un de ces boucans. L’enquête est ouverte.

PPS: Sol a terminé ses antibiotiques. C’est donc la bouteille de rouge qui est au programme ce soir.

Un des nombreux mille-pattes de la mort.

Barge de pêche en styromousse…