Souper spectacle au buffet Vichy…

Siem Reap (Ouest du Cambodge)

11 janvier 2012(soir)

Je sais pas si vous savez les multiples avantages de partir 6 mois en voyage… Mais, entre autre, il y a l’avantage que l’on peut se permettre de “perdre” des journées ou, dans ce cas-ci, des soirées, sans gâcher le voyage en entier.

Au contraire, on est tellement zen actuellement que l’on en rit, et on réussit même a apprécié le peu que cette soirée nous a offert.

Comme prévu, une auto (pas un tuk-tuk, quelque chose de sérieux quand même) vient nous chercher à notre hôtel.

Cinq minutes plus tard, on est devant le resto.

Quatre ou cinq personnes nous y accueillent, avec le sourire, les mains jointes et la tête baissée.

On entre.

C’est une grosse cafétéria. Un Dépôt-spectacle. Même les resto Vichy ont plus d’atmosphère que ça: c’est blanc, il y a de grandes tables avec des chaises presque pliantes, la scène est surélevée d’un mètre, sans aucune installation d’éclairage, sans coulisses arrières. Il y a bien un rideau rouge au fond de la scène, mais à part cacher le mur du fond, il sert vraisemblablement à rien. Tout de suite, je me dis que le son va être épouvantable là-dedans…

Même l’Ermitage du CDM me semble une salle de spectacle professionnelle à comparée à cela. Misère…

Mais bon, on nous a réservé une table directement en face de la scène. C’est la meilleure. Le service est évidement excellent. On se commande du vin australien, juste pour me faire mentir, et on passe au buffet…

Non seulement le resto ressemble au buffet Vichy, mais en plus la clientèle aussi: Sol avait peur que l’on soit “sous-habillé”. Ben, c’est Polka (ou pas le cas, si vous ne parlez pas Georgien).

Petite parenthèse que vous êtes pas obligé ni de lire, ni de commenter: ce matin, j’ai été porté a peu près tout mon linge à la buanderie: avec quelques morceaux de linge de Sol, le tout pesait trois kilos. Et cela coute un dollars le kilo, lavé, séché, repassé et tout et tout… Je donne mon linge et la jeune dame me dit que je vais l’avoir vers 19H00, soit une demi-heure trop tard pour le souper-spectacle. Je lui pointe sa pancarte qui vante de pouvoir faire le tout en quatre heures. Elle me dit que c’est pas possible aujourd’hui. Je lui demande pour 18H00 et elle accepte.

Évidement, de retour à 18H00, j’apprends que non seulement ce n’est pas fini, mais que cela va aller à demain matin. Au mieux, ce soir, 21H00.

Ce que j’ai pas dit à la jeune dame, c’est que toute la journée, j’ai porté une des petites culottes de Sol (on se calme: des petites culottes de sport, pas de dentelles). Et que ce soir, je vais devoir porter l’un de ses shorts.

D’où, le “sous-habillement”, dans le sens de.

Bon, maintenant, vous pouvez arrêter de rire et continuer à lire.

On va au buffet: très généreux et vraiment excellent: on se trouve des rouleaux de printemps cambodgiens huilés, du poisson vapeur, des brochettes, les inévitables rondelles d’ognon (ognon sans “i” maintenant!) et autres deep fried habituel…

Pendant qu’on se sert, une dame monte sur la scène et parle (mal) dans un micro. Je devine qu’elle est la présentatrice, que le spectacle va commencer, et que la salle n’est pas à moitié pleine (ça, je le devine pas, je le constate…).

La musique commence.

Vous savez, la musique traditionnelle, c’est pas toujours très accessible.

La musique cambodgienne traditionnelle n’y échappe pas: elle est très inaccessible: a rythmé, assez aigu et trop, beaucoup trop forte.

On revient à notre table. Sol et moi sommes un peu sidérés: les lumières de salle ne se ferme pas, elles sont au contraires au maximum: bonjour l’atmosphère. Un membre de l’équipe technique ouvre le rideau rouge, à la main et devant le rideau, pour dévoiler une fresque d’Angkor verte et noire.

À chaque fin de numéro, l’homme va se lever, fermer le rideau, et l’ouvrir trente secondes plus tard, dévoilant la même fresque…

Les danseuses traditionnelles entrent sur scène.

Vous savez, la danse traditionnelle, c’est pas toujours très accessible.

La danse cambodgienne traditionnelle n’y échappe pas: elle est très inaccessible: a rythmé, peu de mouvement de pieds, beaucoup de mouvement de bras, et en fait, de mains. C’est subtil, comme qui dirait l’autre.

Les costumes et maquillage sont magnifiques, mais je voudrais tellement pas être là, sur scène, à danser pour des gens qui s’empiffrent et que l’on voit très bien (merci aux éclairage de salle).

Pour couronner le tout, une jeune fille occidentale se plante devant moi pour prendre des photos. elle est tellement “devant moi”, que j’ai mon nez dans son corsage (or, elle me fait dos…). Après deux minutes, on lui demande fermement de se tasser.

Comprenez que c’est pas tellement de rater le show qui m’impatientait, mais bien le fait d’étouffer sur ma chaise…

Puis, des danseurs entrent sur scène et la danse s’anime un peu plus: les danseurs crient, bougent plus, font même un ou deux roulé-boulées… Mais les femmes se la jouent timides… Ce qui ajoutent pas dans les grandes émotions…

Bref, la bonne bouteille aidant, on finit pas apprécier la danse, mais bon, on a perdu notre soirée. Heureusement qu’elle coutait que 12$ par personne, plus 14$ pour la bouteille.

À part Maxime Champagne, je connait personne d’autre qui aurait vraiment tripé de voir ce spectacle digne des années 50… Pas tant dans les performances, que dans tout ce qui l’habille…

Sol me demande si “notre” chauffeur nous a attendu. “Mais non. Ça va être surement un autre…”

Lorsqu’on quitte, le même chauffeur, avec la même auto, nous attend.

J’oublie toujours que, dans les pays pauvres d’Asie, il y a beaucoup de gens qui travaillent autour et pour les touristes, pour des salaires assez misérables.

On retourne se coucher.

Le lendemain, 7H00, on part à la découverte de trois nouveaux temples, dont le plus loin est à 50km de notre hôtel.

On y va en tuk-tuk. En passant, ces tuk-tuk sont très confortables: ce sont, en fait, des motos auquel on accroche une remorque, dans ce cas-ci, deux bancs face-à-face. Le tout est ouvert de tout les cotés, avc un toit protégeant du soleil, et on voit donc très bien le paysage, on a les cheveux au vent (c’est pas peu dire) et c’est frais.

Pour l’ensemble de la journée, cela va nous couter 20$, pourboire comprit.

Le premier temple, Banteay Srey, est réputé pour ses sculptures. Très beau, blablabeau.

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Le deuxième, Kbal Spean, est plus étrange, et plus fascinant: c’est en fait un lit de rivière en pierre qui a été sculpté. Or, la rivière y coule toujours. En gros, la symbolique est celle du lingam, un phallus sis en milieu du vagin, sur lequel on fait coulé de l’eau, qui devient alors béni. Dans ce cas-ci, vous comprenez qu’à cause du millier de lingam sis au fond de la rivière, c’est toute celle-ci qui est béni…

Pour s’y rendre, il y avait une magnifique marche d’un kilo et demi à travers la montagne. Très blablabeau…

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C’est un crapaud…

Pour diner, on voulait que notre chauffeur de tuk-tuk nous amène à un resto “du cru”, mais il a pas l’air de comprendre ce que l’on veut. De guerre lasse, on l’a laissé nous conduire au resto “tourist trap” de son choix. Même si les prix étaient élevés, on a vraiment bien bouffer pour 11$.

Et à sa défense, en campagne, il y a pas l’air d’y avoir énormément de resto pour les Cambodgiens. Comme le suppose Sol, les Cambodgiens, contrairement aux Indiens, vivent et travaillent au même endroit. Et comme ils sont encore très majoritairement ruraux, ben ils bouffent à la maison.

De plus, ils sont moins nombreux, et le pays est moins densément peuplé que l’Inde ou la Thaïlande. On est vraiment pas pressé de partir d’ici…

Finalement, un dernier temple, celui de Banteay Samre. Vraiment très bien conservé, un de nos préféré à date.

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Retour à l’hôtel, la routine plate habituelle: piscine, lire et écrire, déguster un melon d’eau génial, un verre de vin, bouffer au petit resto du marché (encore excellent: mium mium la soupe aux concombres…), relire, réécrire et se dormir un coup.

Y’a de la joie.

Demain, le musée des mines terrestres? Y a moins de joie, là…

Syl

PS: Parlant de phallus… Un phallus en ivoire blanc, très bien ouvragé, nous a accroché l’œil en passant à côté d’une des boutiques de souvenirs… À qui la chance? Vous pouvez m’envoyer un courriel et je vous l’achèterais (bien que je n’ai pas Angkor demander le prix dudit souvenir (dans le sens de)): je sais que parmi nos lecteurs, il y aurait des gens potentiellement intéressés…  Leur prénom commence par B et leur nom de famille par L. Je n’en dit pas plus…

PPS: Dans la catégorie des pancartes “Voici une pancarte qui veut vraiment dire ce qu’elle veut dire mais c’est un peu épeurant”

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Au-dessus des toilettes des femmes…

PPSS: Les voici, le voilà, Grugo et son tracteur. C’est Sol qui a réussit l’exploit avec la fonction “30 photos en 3 secondes”. Aujourd’hui, on pourrait même dire que c’est Sol qui porte les culottes, dans le couple…

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PPPSS: Pour les gens qui ont moins le sens de l’humour et qui se sont caché parmi nous, sachez que les quatre dernières photos du troisième temple sont évidement des blagues… On s’ennuit pas, au Cambodge…

Commentaires (11)

Pierre11 janvier 2012 à 5:31 pm

Je pense que je suis déjà allez à ce restaurant voir ce spectacle, mais c’était dans le bout de Magog.
C’est quoi le troisième pictogramme sur la pancarte ?
En passant, merci de nous avoir épargné la photo de Sylvain en bobettes de Solange 🙂

Popa11 janvier 2012 à 11:25 pm

Quoi…. »angkor  » des visites dans des trappes « specto/ resto » touristiques… arrêtez-moi c’à. C’est tout partout pareil….vous encouragez le « vice » Je suis contre les arnaques « kapitche »

Sol : Avec ton « Sombrero  » sur la tête tu donnes l’impression d’être à Tikal (Guatemala) plutôt qu’à Angkor…
Ton imitation de Bouddha (dans le sens de pose) Sans commentaire.

Pour mon info : Vous ferez Siem Reap/Battanbang en bateau?? Irez-vous à Phnom penh….?? Sihanoukville ??

Aller Popa on s’en va.

syl12 janvier 2012 à 6:02 am

@ Popa: On va effectivement à Battanbang en bateau… On y va en théorie le 18 janvier… Après… Le sud sans doute… Sihanoukville, mais aussi l’ensemble de la côte… C’est vraiment un pays à échelle humaine… On adore!

L'autre Benoit L.12 janvier 2012 à 5:19 pm

Je savais pas que ton frère était amateur de phallus en ivoire…
Et pour les culottes, sembleraient effectivement que ce soit Solange qui les portes, en tout cas même quand toi tu les portes ce sont les siennes… ahahah oula!

Sandra12 janvier 2012 à 11:48 pm

Hmmmm… soupe aux concombres. Souvenirs.

J’aime bien le pictogramme qui dit de ne pas s’amputer le pied avec une machette aux dessus des toilettes.

En passant, le fameux tracteur, c’est pour le labour des rizières, non? (et accessoirement tout déplacement/transport quotidien…) Ça ressemble à ce qu’on voyait dans la zone Office du Niger…

Frérôt13 janvier 2012 à 10:43 am

@Ben, ça me semblait évident que « BL » c’était toi! Qui pourrait en douter, franchement???

Franc13 janvier 2012 à 1:09 pm

Et pas mettre de bobettes, cela ta pas passé pas la tête?

En Amérique, on est pas habitué, mais dans le coin ou vous êtes, ya pas grand monde qui en porte il semblerait.

Céleste, qui a un échantillon planétaire d’enfants chaque année, m’en raconte des belles là dessus; imagine un enfant de 5 ans pas de bobettes et qui s’échappe dans sa classe. Wow les dégats… On emballe le tout et on retourne à l’expéditeur…

Cela arrive chaque année une ou deux fois…

Mais je pense que toi, tu t’échappe plus depuis, quoi, au moins 6 mois suite à ton retour d’Europe?

🙂

Franc13 janvier 2012 à 1:31 pm

Euh, si vous allez voir le site de production de vin, vous allez déguster.

Alors, si vous allez voir Spidercity, vous allez déguster les araignées?????

La foule réclame une dégustation; Dégustation! Dégustation! Dégustation!

PS: Pas la peine d’en ramener ici, nous allons croire vos commentaires sur parole.

Franc13 janvier 2012 à 1:42 pm

Juste pour préciser, car la porte est ouverte et je te connais assez pour que tu la prenne; la foule réclame une dégustation d’araignées (pas de vin, cela on va le faire ensemble à ton retour).

Genre; une poilue, une grande pattes, frit, en rouleau, etc.

Vous avez quelques mois pour récupérer de toute façon! Mets des bobettes par contre car on ne sait jamais l’effet…

PG Luneau14 janvier 2012 à 12:30 pm

Mais cette salle de spectacle était toute désignée pour que tu t’exhibes, Sylvain, et que tu fasses ton show!! D’ailleurs, ce n’était pas pour ça que tu t’étais déguisé en drag queen, avec les vêtements de Solange?? Pour ma part, il y a belle lurette que je me doutais de ces tendances latentes chez toi!! Je suis juste un peu déçu que tu n’aies pas eu le courage de te laisser aller à un peu d’exhibitionnisme : la scène et l’éclairage étaient fin prêts!! 😉
C’est rassurant, en un sens, de constater que le monde de la construction ne se porte pas mieux ailleurs qu’ici : quand on voit la façon utilisée au Cambodge pour rénover, avec deux ou trois planches mal clouées, leurs temples millénaires qui risquent de s’écrouler, on réalise qu’on n’est pas trop à plaindre avec nos rénovations de ponts, de viaducs et de tunnels québécois!! Quand on se compare, on se console!!
J’adore l’interprétation de Sandra, pour ce qui est de la machette et de l’interdiction de se trancher les pieds!! C’est la plus sensée que je puisse imaginer avec une telle icône!

Eric1 mars 2012 à 11:09 pm

Hum.. bon j’ai pas mal de retard dans ce blog et autres lectures. Je viens d’en reprendre le suivi après presque 2 mois d’absence. Alors mes commentaires sont pas mal en retard.

Pour le pictogramme, pour moi il est pas mal clair, et ca devait l’être pour tous j’imagine, mais en tant que geek cartésien qui manque de sens de l’humour, je ne peux pas m’empécher de le dire : Il signifie, interdiction d’utiliser le « lave fesse » (voir le vidéo du bungalow de Koh Tao – Ainsi va la vie qui va-Ah!) pour laver ses souliers…


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