La balla-de, des gens heu-reux…

Koh Tao (ile au sud de la Thailande)

21 décembre (avant midi)

Je comprend maintenant qu’une vie sans pêché donne accès au Paradis éternel, parce que le temps passe vite, au Paradis…

Bon, alors, voilà, un résumé de notre séjour (qui se termine le 29) sur Koh Tao…

On se réveille avec le vent, quasi-permanent depuis notre arrivée (c’est un des défauts de cette saison, où les températures varient entre 20 et 30 degré Celsius. Pour l’instant, aucune pluie, mais y parait que cela s’en vient. Je rappelle, pour les archives, que la dernière fois qu’il m’a plu dessus, c’était au Québec (et pas qu’un peu d’ailleurs!!!), et que j’ai eu l’équivalent de deux jours de pluie en Europe cet été…

Alors, je vois pas pourquoi ça commencerait ici, en Thaïlande, cette sombre et tristesse affaire de pluie…

Donc, on se réveille avec le vent, qui passe à travers nos murs de bambous. Cela nous a pris trois nuits pour s’y habituer, mais maintenant, on dors comme des petits bébés (dans le sens de…).

On va au “resto” de l’hôtel: faut suivre une série de petites plaques de roches brunes, surélevées et espacées pour des petites jambes… Ces pierres font des tours et détours, montent et descendent, et quelques fois, on doit s’accrocher à des rochers pour suivre le sentier.

Le resto: premièrement, se déchausser. On doit le faire avant d’entrer dans n’importe quelle bâtisse, sur cette ile… Dans le cas du resto, c’est encore plus compréhensible: le premier plancher (en avant plan sur la photo suivante) sert aussi de table d’appoint. Donc, on marche nu pied sur la table, les bancs et tout et tout. Le chien aussi, d’ailleurs.

Le resto comporte, en tout, deux tables… Plus le plancher. La cuisine n’est pas séparée de la “salle” à manger (elle commence à partir du réfrigérateur blanc, sur la même photo). Par contre, il y a quantité de “tables” à l’extérieur, mais la plupart ne sont pas à l’abri du vent… Et elles sont belles, ces tables, mais alors là, pas toujours ergonomiques…

Sol, installée très confortablement, à une des deux tables extérieures à l’abri du vent…

Et s’il pleut, ben il y a que deux tables à l’abri de la pluie (et encore: les “mur” sont fait de jute…). Mettons qu’on pas hâte de voir ce que cela donne, du bambou et de la jute, pour contrer la pluie…

On s’assoie pour déjeuner. Tous les repas, absolument tous, sont fait devant nous, et rien n’est fait d’avance. bref, on se bouffe de la cuisine familiale. On a eu un petit problème avec nos déjeuners compris dans le prix de l’hôtel: la patronne voulait nous servir, pendant 14 jours, des œufs, de la saucisse moins bonne que la Hygrade, deux toast et un petit jus. Pas miam miam… En tout cas, pas tout les jours. On a réussit à substituer un musli fruit, yogourt, céréales et éclat de coco vraiment excellent. je vous jure qu’on y perd pas au change…

C’est délicieux. Des rouleaux de printemps aux Nonames (sorte de friture), en passant par les riz, curry et salades thaï, jusqu’au poisson entier et les crevettes (meilleures à vie pour Sol), le tout est très frais et vraiment bon.

Après le déjeuner, soit on s’écrase et on lit et écrit, soit on va faire une marche.

Bon, la marche, pour moi, c’est pas un sport. Sauf en Autriche. En Suisse. Ou sur Koh Tao.

Notre hôtel, vous l’avez comprit, est très à l’écart de toute civilisation (enfin, très à l’écart est relatif, sur une ile de 4 km carré). Mais en plus, ben Koh Tao, c’est plus une genre de grosse montagne qu’une ile de sable.

N’importe où ou on veut aller, Sol et moi, on doit se farcir la route de l’hôtel: deux dénivelés a s’en casser net les genoux.

Foret qui borde la route…

Évidement, quand j’écris dans ce blogue, il y a des lecteurs sceptiques. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui pensent que mes petites gerbes de bateau, c’étaient du gâteau (dans le sens de). Sachez que, quand je souffre, c’est parce que c’est terriblement intense. Et sachez que, quand j’écris que les côtes sont difficiles, ben c’est parce que c’est vrai. Preuve: cette pancarte. Même en Corse, pourtant montagneuse à souhait, j’avais pas vu cela. Non mais, essayer de me faire croire que vomir une heure et demi en bateau, c’est rien par rapport à être deux fois enceinte et accoucher… Par contre, je vais retenir le coup du melon d’eau…

Après, on peut aller soit au village, et là, ça redescend, soit à une toute petite plage  au sud, pas spécialement belle, et ça descend aussi, ou bien, à une autre plage au nord, très belle celle-là, mais où on doit se refarcir une autre côte débile.

Le village est un peu déprimant: très très dense, très touristique, pas très bucolique. Mais on s’en fiche: on est pas venu pour ce village…

Aaaaaaahhhh… Le voilà, ce fameux (et dernier) festival psychédélique du monde!!! Sur l’ile de Koh Tao (750 habitants en 1995). Quel dommmaaaaggeeee, le festival commence le 30 décembre, pour trois jours durant… On y sera plus… Vraiment, quel dommmaggge…

En gros, la belle plage est à moins de 2 kilo, et ça nous prend un peu plus d’une heure de marche.

Sous le soleil implacable, mais avec de superbe paysage. C’est blablabeau.

 

Rendu là, on est en nage, et on doit (que c’est triste), se baigner pour enlever la sueur. La température de l’eau est “température Sol”, c’est-à-dire que quand Sol réussit à se saucer (dans le sens de) en moins de 30 secondes, l’eau est chaude. Vraiment chaude.

On fait de l’apnée, de la plage, on jase avec les touristes, on dine (couché sur de long et moelleux matelas) dans un chouette resto, puis on revient.

Une autre belle et difficile heure de marche.

Revenu à l’hôtel, c’est la douche “obligatoire”.

Bon, on en a déjà un peu parlé, de notre “chambre”(grotte?) de bain (le vidéo s’en vient: on est rendu à la pré-production). Mais il y a une joie folle à descendre tout nu à la douche, sentir le vent sur nos corps d’athlètes et, comme on dit, de communier avec la nature (dans beaucoup de sens).

Bon, OK, pas d’eau chaude: la température varie selon l’heure de la journée, et la quantité de d’ensoleillement.

Bon, OK, le lavabo, magnifique pièce de bois, n’est pas relié à un tuyau d’évacuation d’eau… Quand tu te lave les dents, tu as intérêts à reculer tes pieds, sinon, ils vont sentir bizarres (ce qui pourrait être, dans certains cas, une nette amélioration…).

Bon, OK, la nuit, quand tu es tout endormis, et que tu dois “descendre” à la cuvette, tu es mieux d’être plus que moins réveillé. On doit descendre 3 mètres, et les marches ont été, ce coup-ci, fait pour des géants. Et si tu rate la petite plaque de pierre, tu te retrouve dans de la gravelle, et c’est jamais plaisant. Mais si tu rate les deux premières petites plaques de pierre, tu es bon pour le Grand Plongeon…

Mais bon, le plaisir de faire ses petits et grands besoins, museau au vent… Aaaahhhh…

De plus, on a enfin apprit à se servir du lave fesse portatif. Tellement efficace, qu’avoir vu cela avant, on en aurait fait poser un à Montréal. Tu fais tes besoins, tu passe un coup coup d’eau sous pression entre tes foufounes (attention, par contre, de ne pas viser trop loin: vous risquez de vous arroser le dos…) et tu essuies l’eau avec une toute petite quantité de papier. Bref, c’est de l’écologie à l’état pur.

Petite collation au resto, genre bière et noix de cachou grillés, lecture.

Souper sous les étoiles, chandelles et silence.

Silence.

Dans le sens où il y a 15 bungalows de disponible en tout, sur le site. Et pas d’autre hôtel à l’horizon. Actuellement, il y a trois ou quatre bungalows occupés, y comprit le notre. Y’a pas beaucoup de monde à la messe, comme on dit maintenant.

Notre bungalow aux deux toits: un pour la terrasse, un pour la “chambre à coucher”.

Vu de notre bungalow, les autres bungalows. Le resto est l’autre bord de la “colline” que vous voyez au fond…

Faut dire qu’un groupe de 6 personnes avaient réservé pour 9 nuits, mais qu’ils ont quitté en beau maudit dès le lendemain…

C’est vraiment pas un hôtel fait pour recevoir des groupes. Même de six. Mais le site internet de l’hôtel est vraiment pas trompeur: je sais pas ce que cherchais le groupe de six, mais nous, on l’a trouvé.

Le retour à notre cabane, après le souper, est toujours une aventure. Le trajet, de jour, est pas facile. La nuit, c’est digne d’un jeu vidéo.

Notre bungalow, la nuit, c’est le vent, les étoiles, et les quelques bruits de de la jungle qui nous bercent. Hier soir, on a même entendu une voix humaine, pendant 15 secondes. De toute la soirée.

On a vraiment l’impression d’être loin de tout.

Et il y a (encore) des bungalows de disponible…

Syl

PS: Bon, là, on a un problème: on aimerait manger du fromage (genre gruyère de grotte), du bon pain crouté le tout accompagné de porto. Y reste “que” cinq mois…