Le Retour 2
On discutait, Tim et Anthony, autour de notre souper, en Corse, assis par terre, camping européen oblige. Plus la soirée allait, plus ils faisaient des gestes pour que je les comprennent mieux, plus mon anglais foutait le camp, remplacé par du franglais solide…
On parlait vélo, job (même si les deux ont perdu les leurs), voyage, de la vie, de la santé (Anthony a un grave problème au bras gauche… Sans doute à cause de son intense pratique du vélo de montagne)… Et de femmes…
Les deux sont célibataires. Les deux ont eu des femmes dans leur vie. Et les deux ont fini par les laisser tomber… Trop contrôlantes, trop étouffantes…
Combien de fois ils m’ont dit que j’étais tombé sur la bonne… Ils étaient visiblement envieux… Voir, même, la larme à l’œil (j’exagère pas…).
Et voilà, pour mon premier remerciement: à Sol, pour vivre avec moi, vivre et laisser vivre, dans tout les sens. Un plus un, dans notre cas, donne plus que deux. Beaucoup plus…
Merci à une magicienne de la vie…
C’est à Grenoble que j’ai compris ce que je devais à JF. J’ai passé la journée à regarder le Vercors, les montagnes du Vercors, que j’ai décidé, tout seul, de monter. J’aurais pu les éviter, mais j’aurais fait alors un détour. C’est JF qui me dit et redit que je suis capable. Capable de monter les plus hautes montagnes.
Merci à JF pour me donner confiance… Et pour avoir « sacrifié » son été pour m’accompagner en Europe (bon, en fait, c’est Cindy que je dois remercier pour m’avoir prêté son chum si longtemps…)… Je veux dire, j’aurais pas fait 3 mois seul…
Marci, JF.
Hugo à marqué la France. Merci à Hugo, pour son regard nouveau, sa curiosité et son étonnement perpétuel sur cet Ancien Continent. Toujours de bonne humeur, facile à vivre, on a fait de maudites belles visites en France…
La Roumanie, c’est Fred. Les deux sont maintenant indissociable dans mon esprit. Merci à Fred pour vivre à 100 à l’heure. Il est pas juste venu faire du vélo: il est venu vivre, rire, aider, et faire des maudits bons vidéo. J’en ris encore…
Avoir Fred en début de voyage a donné le ton pour le reste des deux mois. Même physiquement parti, il est resté un membre important de cette expédition… Tout le temps.
Je t’aime Fred…
Et finalement merci à tous ceux et celles qui m’ont lu, en totalité ou en partie, merci à ceux et celles qui ont écrit. Vous savez pas à quel point vous avez constitué pour moi une source de courage pour continuer à explorer, à vivre et à écrire. Il y a des jours où je me suis levé en me demandant ce que je faisais ici, seul, en Europe. Puis je pensais à vous: beaucoup aurait aimé être à ma place (enfin, peut-être pas en vélo-camping, mais vous comprenez ce que je veux dire…) et voilà que moi, je me demande ce que je fais là.
Le blogue m’a beaucoup aidé à comprendre à quel point, sans changer le monde, je changeais « mon » monde.
Dans le sens de.
Merci, merci, merci…
Et la morale, dans tout ça?
Je reviens à un de mes premiers blogue où mon ami Guillemette posait la question: « C’est quoi voyager, de nos jours? ».
J’ai toujours pas la réponse à cette question. Mais je pense que j’ai quand même saisi que pour notre voyage de sept mois, Sol et moi, on va devoir être actif.
Je veux dire, j’en ai vu des choses depuis trois mois. Des villages moyenâgeux de Roumanie aux Montagnes autrichiennes, en passant par les forteresses françaises où les cols corses, tout ça va finir par s’estomper.
C’est déjà commencé.
Alors, que me reste-t-il de ce voyage?
Le vélo. Le camping. Le fait d’avoir à respecter un budget limité. Les rencontres avec les gens. Ces quatre éléments m’ont, bizarrement, fait vivre ce voyage. Dans mes tripes.
Manger sur une terrasse, assis, c’est un luxe. M’allonger, pour reposer mes jambes, c’est un luxe. Trouver de l’ombre, c’est un luxe. Boire de l’eau fraîche, c’est un luxe. Être proche de quelqu’un, c’est un luxe…
Ça ne durera pas. D’ici une semaine, je vais aussi avoir « oublié » ces « luxes »…
Mais je l’ai ressenti dans mon corps. Et même si je les oublies, quelque part, quand je vais être à l’ombre, ou quand je vais boire de l’eau fraîche, je risque de me rappeler ces trois mois.
Plus que ce que j’ai pu voir.
Parce que je l’ai vécu. Dans moi.
Dans le sens de.
On se relis dans un mois?
Syl
PS: Une petite histoire de douane? Ça peut pas faire de mal, non?
Arrivé à Montréal, je tombe sur, vraiment, un sympa douanier avec qui je plaisante un peu… Quand il apprend que j’ai fais du camping, il me demande si j’ai ramené ma tente…
« Heu oui… »
« Et est-ce que vous avez des piquets de tente… » me relance-t-il.
« Heu oui… »
« Est-ce que vos piquets de tente étaient plantés dans la terre? »
« Heu… Ben en Corse, la dernière fois, c’était dans le sable… ». Il me tend ma carte avec pleins de choses griffonnés dessus. Hum.
Je continu mon chemin pour trouver mon vélo presque en bon état: mon câble de frein arrière est très très lousse et mon support à odomètre est cassé. Mais bon, j’ai pas à remonter mon vélo, juste gonfler les pneus…
Ce que je fais.
Je met même mes cuissards, pour me préparer à affronter cet automne québécois…
J’arrive pour sortir, les douaniers me font signe de passer à la fouille.
Chouette! J’ai jamais vu ce côté là du bâtiment…
Bon, je vous le dis tout de suite, c’est un peu décevant.
Mais il y a beaucoup d’espace.
Et la douanière qui me fait signe d’avancer pour la fouille à une face de beuh…
Elle regarde mon carton…
« Vous ramenez de la terre? »
« Ben heu… J’ai une tente avec des piquets… »
Elle a l’air un peu confuse…
Je sors ma tente… Elle regarde le tissus… Elle me dit que ma tente est juste tachée de terre…
Elle regarde les piquets de tente…
Elle prend une bonne respiration…
Et me dit: « Monsieur Larose, je suis désolé, mais je pense qu’un de mes collègues n’a jamais fait de camping de sa vie… »
Elle va s’excuser deux autres fois, toujours avec le sourire.
Ça été un plaisir…
Pas aussi grand que le plaisir d’avoir la surprise quand Sol et mon frère mon accueilli à l’aéroport!!! Je m’attendais tellement pas à cela!!!
Et mon frère de nous ramener à la maison ou, autre surprise, pleins d’amis m’y attendais, en embuscade…
J’ai rapidement été ivre de paroles… Et de rires… Faisait longtemps que je m’étais pas laissé aller autant, entouré de gens qui me connaissent…
Vraiment, vraiment, tout un retour!!!!
J’ai franchi, hier soir, un col de plaisir…
Maudit.. Larose! …qui ta enseigné cette sensibilité émotionnelle que tu nous fais sentir dans tes écrits??.
Merde que c’est bien exprimé….j’en aurait été incapable,…. juré,craché.
Quelle superbe belle fin d’escapade(Grande Aventure) et de blogue »participatif ». J’ai beaucoup aimé la qualité d’écriture(PG Luneau) et des participants (es) Je me dois de remercier JF(pour son humour) FRED (pour les videos et sa couleur préférée…. ORANGE), HUGO (bien que quel que peut discret…âge oblige).
Merci à Solange qui à été « relativement » effacée bien que « too the point ».
Merci à toi Sylvain… bla bla bla…. gna gna gna Je t’aime rien de plus.
Ps: Maudit beau « party » au retour …J’y ai participé en pensée…..
À bientôt
Pe curand (roumain)
Aviszontlatasra (hongrois)
Bis dann (all)
Na razie (polonais)
A presto
Hasta Luego ( mon préféré)
MACOMA 3 (qui t’aime)
Un col, c’est un pic ou un creux de plaisir ? Je ne suis pas sûr de comprendre 😉
Merci Frérot Syl et Solange nous vous aimons…XXX
En tous cas, Larose, je t’ai rarement vu avec les yeux aussi pétillants et le sourire aussi allumé qu’à ton souper de retour! Malgré toute la fatigue accumulée des dernières heures (sommeil nerveux à Marseilles, lever aux cloches – électroniques! – de l’aurore, stress à la gare, tracas à CDG, le vol transatlantique en lui-même… et même la fouille à nue – de ta tente, heureusement!!), tu avais l’énergie de celui qui retrouve son monde, avec la lumière transcendante de celui qui en a vu d’autre (dans le sens «d’autre monde», je veux dire!!). Tu faisais vraiment plaisir à voir! Merci à toi de nous avoir permis de partager si bellement ton périple, et bon retour parmi nous! 😉
P.S.: Merci à Macoma 3 pour le compliment!! Petite pub, en passant : vous pouvez retrouver ma plume très régulièrement sur mon blogue de critiques BD : la Lucarne à Luneau!! 😉
Sylvain,
j’ai adoré lire ton blog tout au long et adoré ce que tu nous a fait vivre par procuration. Combien de fois je t’ai envié à la lecture de tes aventures.
Je regrette tant de n’avoir pu me joindre à vous pour célébrer ton retour (on va se reprendre j’espère).
J’ai rigolé et sacré un coup et re rigolé en lisant ton avant dernier PS concernant le merveilleux monde des services frontaliers (douane). Ceci dit, compte toi chanceux que l’un ou l’autre des douanier n’aient pas vu certains vidéos d’aventure dans la boue roumaine… tu aurais été bon pour un bon nettoyage désinfection… et pas seulement de ta tente mais de l’ensemble de ton matériel, vélo, bagage et de ta personne 😉
A bientôt
Eric
Héhé… disons que j’imaginais à YUL un appel à l’intercom genre « les visiteurs attendant M. Sylvain Cromignon sont priés de se rendre au service de fumigation, au département de la quarantaine ». 😛
Bienvenue de t’avoir prêté mon chum. Merci de l’avoir accompagné à réaliser son rêve et de lui avoir donner le goût d’y retourner, mais avec moi et mon vélo…Il n’arrête pas de m’en parler…Pas besoin de te dire que je ne suis pas convaincue. Voici ce que je retiens de ton été: Nutella! On voit que j’ai un côté gourmand;)
Merci pour ce beau récit d’aventure. A très bientôt pour un bon souper chez Claude
Quel aventure intéressante! Merci de partager avec nous! J’ai adoré te suivre en lisant, et maintenant, j,ai l’impression de te connaitre un peu plus. Super! Bon prochain voyage!
Merci!!!
Je vais reprendre bientôt le blogue… Je suis content que le blogue se rende jusqu’au Lac… : )
Hey… You’r the man !
Bravo !
En attendant la suite, nous allons abuser de ton corps… (pas dans le sens de…)