Grippes en Sicile hurlante

Alors voilà, tout de go, on vous le dit : on a la grippe. Enfin, Sol m’a gentiment refilé sa grippe (ce n’est pas comme si on passait 24 heures sur 24 ensemble). Tsé, la grippe qui te met à terre : fatigue, reniflement, toussement (?!?)… Un exemple parmi mille : Sol a dormi, sur mon épaule, dans le bus entre Palermo et Trapani. Elle ne dort jamais ni en bus, ni en avion, ni en vélo, ni en train (sauf les trains couchettes qu’elle adore!).

Faut dire qu’elle avait pris des médicaments contre la grippe avant de partir ( et pas dormi pendant 4 nuits).

Bref, cela fait trois jours qu’elle est sur le carreau… Moi, c’est ma deuxième journée.

Mais cela ne nous empêche pas de visiter un peu quand même.

Ou de trouver des géocaches (Sol est rendu à 80!).

Par exemple, on a visité le palais du Comte Frédérique.

On était 5 en tout : nous, deux Suisses et un Français (qui avait la moustache mince (ou « moustache crayon » pour les connaisseurs) des années 20 : on va apprendre qu’il a du sang noble, et qu’il restaure actuellement un château en France. Il était très sympa, et posait des questions sur les rénos : il était très étonnés par ce que cette famille faisait au Palais).

On aime ça, visiter en petit groupe.

Malheureusement, le comte Frédérique faisant la visite en Allemand. J’ai raté la visite avec un comte.

Mais on a eu le droit à la Comtesse.

Ça va. C’était même mieux (le comte était plus âgé, et bon, voilà…).

Originaire d’Alsace, chanteuse émérite et nageuse de compétition, elle a rencontré son mari à l’ambassade d’Allemagne. Lui, il n’est pas « juste » comte : il est coureur automobile. Et un excellent (si on se fie à la panoplie de trophée que l’on a vu chez lui).

Bref.

On a visité leur palais. Qu’ils habitent. Un des deux fils était là (il veut rénover la partie du palais bombardée par les alliés durant la Seconde guerre mondiale pour en faire un BandB), ainsi que sa fiancée (c’est elle qui s’occupe de la réception et des billets) et un autre couple de « famille » mais on n’a pas réussi à comprendre le lien exact. Il parait que cela était « compliqué ».

Bref, c’est la visite familiale. La comtesse était très contente de faire visiter : c’était beau à voir!

On ne peut pas résumer cette magnifique heure de visite. La comtesse vous raconte l’histoire du bâtiment, de sa famille, de l’avenir de tout cela (ils ont aucune subvention du gouvernement pour restaurer ce palais), de comment ils habitent un appartement avec des murs de 10 mètres de haut (!).

Une anecdote parmi 15 : on est dans le salon bleu (la photo dudit salon est sur leur site, facilement identifiable), et elle parle de la tapisserie qui n’est pas fixée mais simplement tendue. Comme nous sommes que 5, et comme elle est très gentille, on ne se gêne pas pour poser des questions.

Je pose ma première question, avec mon ton un peu professoral du prof d’histoire qui en a vu d’autres : « Le sofas en rond, là, c’est bien le style « années folles, non? ».

Elle me regarde, rit un peu, et me dit : « Non, pas tout à fait : c’est du XVIè siècle… On l’a restauré récemment. C’est un sofa qui provient d’un bordel de Palerme. Les hommes étaient assis dessus, et les filles venaient se « présenter » en faisant le tour de ses messieurs… » et elle esquisse un pas de dance.

Ça m’apprendra à jouer les finfinauds. :  )

Bref, sans doute une de nos plus belles visites en Sicile.

Si vous voulez voir des photos, dont le salon bleu et son sofa du soi-disant XVIè siècle) voici le lien officiel (c’est gênant de prendre des photos chez quelqu’un): http://www.contefederico.com/it/GalleryPalazzo/index.php

Là, maintenant, on est à Trapani.

On avait déjà prévu y passer au moins une semaine. On a allongé cela de trois jours (la maladie nous force à se reposer). Malheureusement, il va falloir changer d’appart dans deux jours, pour celui d’à côté (littéralement, la porte d’en face).

La ville est mignonne, mais c’est là qu’on se rend compte à quel point Syracuse était fabuleuse.

Et puis, notre appartement est tranquille! Aucune fenêtre ne donne sur la rue : elles donnent sur la cour intérieure. Mon dieu, du silence!!! On peut dormir (Sol pense que le manque de sommeil, à cause de l’appartement bruyant de Palerme, a aggravé sa grippe)!

Enfin, quand j’écris « le silence », en Sicile, faut faire attention :

Parce qu’en Sicile, il y a des Siciliens (oui, je vous jure!).

Or, ils ont un mode de communication digne des belles-sœurs de Tremblay : crier. Hurler. Ils sont à trois mètres l’un de l’autre, et on dirait qu’ils tentent de se faire entendre de leur mari qui est dans le train en marche, à 500 mètres de là.

Cela donne la situation suivante : il est 22H00, tout est super tranquille, puis, soudainement, sonne le tonnerre : « Mamahdmaiais aoissd aidoadkfgafa! » (traduction libre : « oublie pas les œufs en revenant, chérie, je t’aime ».)

On sursaute à chaque fois.

Bref, on adore notre apparte, on se repose (forcément), et on visite petit peu à petit peu. On continu de déguster les mets du coin, dont le thon fumé (même moi j’ai aimé), les pâtisseries du matin, etc.

On vous redonne des nouvelles quand on aura commencé les « vraies » visite : Erice, les salines, les îles dont Favignana, Segesta…

Syl

PS : à Andrée : Attend, tu veut être accrochée à côté de moi dans les Catacombes? Tu sais que je vais porter mon pata mauve? Moi, je m’attends à ce qu’il t’accroche avec tes sacoches de vélos défoncées…

Vue de Trapani