Boom-Les-Messieurs

Saint-Claude (Haut-Jura)

30 août (après-midi)

C’est le matin où on se rend au fameux « Boom-les-Messieurs ». J’ai dormi dix heures d’affilées, à la surprise de tout le monde (enfin, de Hugo et moi).

On grimpe sur nos vélo et hop! On se tape une montée « surprise » de 8 kilo…

Hugo admire nos 8 kilo de montée...

Qui ne se termine pas par une descente: nous sommes sur un plateau.

Arrivée à 4 kilo de Boom, on a toujours pas redescendu… On se paie un repas du jour à emporter, à 5,5 euro chaque! Soit moins de la moitié du prix que si on est assis au resto… Une aubaine. Riz, légumes et tranches de porc en sauce.

À deux kilo de Boom, on commence à descendre… Je m’en doutais un peu beaucoup.

Mais pas Hugo.

À la moitié de la descente, qui est bien raide, Hugo arrête. Je pense qu’il a frappé la clôture, ou quelque chose comme cela.

Non.

Hugo a aperçu le ville de Boom, tout en bas, et il est ahuri (enfin, il a l’air ahuri, genre).

Je demande à Hugo pourquoi il est arrêté…

Il me dit qu’il ne veut pas descendre, parce qu’il a compris qu’il devra remonter…

J’ai malheureusement pas de plan B pour lui. Et de toute façon, on se doit de visiter Boom: on a un devoir envers nos lecteurs…

On termine la descente.

Le village est vraiment vraiment beau, très médiéval.

Le village, mais aussi la crête, celle qu'on a descendue et qu'on va remonter...

 

On voit mieux les terribles crêtes qui font en faite un cirque de pierre autour du village...

On s’installe au camping, au coût de 8 euro 20, et on part visiter la grotte. À pied, sans savoir qu’elle est à 3 kilo du camping… En montant.

On se dépêche parce qu’on veut aussi visiter l’abbaye.

Visite de la grotte, très belle, et blablabla… Comme d’habitude, la nature nous surprend en y faisant vivre des crevettes transparentes, aveugles, de un à deux cm de long, qui mangent du guano de chauve-souris (qui tourbillonnent autour de nous) et qui demeurent, en semi-léthargie, dans des lacs formées par le ruissellent de la pluie à travers le calcaire…

Il y avait une pancarte: « Défense de nourrir les crevettes »…

Non, c’est une blague.

Petit sprint pour aller à l’abbaye, que l’on visite avec joie.

C’est beau, et blablabla.

On s’achète de la bouffe pour parfaire notre soupe-souper: on achète, dans un petit magasin qui vends des produits de monastère: pâté, vin, biscuit…

Ce monsieur, qui nous a renseigné sur l’emplacement du camping, et qui rigole encore de nous parce qu’on doit remonter la côte, n’a pas de pain à nous vendre. Zut. Par contre, il nous dit qu’au seul resto ouvert du village, on va peut-être accepté de nous en vendre…

On se présente au resto, avec nos victuailles, et le chef cuisiniers nous montre sa poche de pains en disant qu’il lui en reste que deux, et qu’il pense même ne pas en avoir assez pour ce soir… Il est vraiment très désolé de ne pas en avoir pour nous…

Je lui demande s’il n’a pas des biscottes…

Ah oui, il retourne vers la cuisine et revient, avec un pain aux noix, mais qui date d’hier. Il en est, encore, très désolé… Son pain se révèlera excellent.

Les gens sont gentils.

Hugo achète un 2ième souvenir, et on va faire ripaille au camping…

Il fait tellement froid ce soir-là, au coucher du soleil, que je ne prend pas ma douche. On a fait que 45 kilo, et vraiment, il fait froid et humide.

Pour Hugo, ce n’est pas une question.

Le lendemain, Hugo avait insister pour qu’on se réveille à 7H00: il veut être sûr de faire les 80 à 100 kilo pour nous attendent aujourd’hui, en montagnes. Dont la remontée du cirque de Boom.

En selle, donc, dès 8H00, transit de froid et d’humidité, avec nos gants longs…

On la monte, cette côte de 2 kilo, très pentue. À la surprise de Hugo. Je pense qu’Hugo sous-estime grandement le fait de se déplacer, tout les jours, avec pleins de poids sur un vélo, augmente grandement la forme physique d’un individu, même de 44 ans.

On s’arrête déjeuner… Comme j’ai une carte de la région (gratuite), plus ou moins précise, je demande à un client de l’épicerie:

« Vous monsieur, qui avez l’air de bien connaître la région… ». Ces yeux s’allument, et il prend 15 minutes de son temps pour m’expliquer la route, son dénivelé, le sens du vent et l’âge du capitaine. D’ailleurs, il répète trois fois ses instructions. J’aurais le même genre de résultat avec un autre français plus loin…

J’avais un peu peur d’une certaine route qui se rendait assez directement à Saint-Claude, mais le monsieur m’affirme que Saint-claude est dans un creux (ce qui est vrai) et que donc, on y descend (ce qui est moins vrai),

En fait, on monte pendant 55 kilo (en gros). Mais on tient la forme.

Les paysages sont beaux, blablabla…

Hugo qui se demande s'il reste en europe, où s'il repart pour le Québec...

Les routes sont belles, blablabla…

On descend finalement à Saint-Claude, une ville étagée très difficile à cerner. On a fait 80 kilo avant 13H30… Toujours à la surprise d’Hugo.

On achète notre bouffe au Supercasino, on s’installe au camping (8 euro 30) et on décrète un « après-midi libre ».

Là, maintenant, on est installé à coté d’un grand ruisseau, il y a des montagnes partout et on se prépare psychologiquement à monter, demain, le Col de la Faucille.

Lecture et écriture au menu.

Joie.

Syl

PS: On a pas eu le temps de faire le vidéo du guide touristique 21 sur Boom-Les-Messieurs. En voici, en exclusivité, le scripte:

(Moi devant une bâtisse médiévale un peu maganée, avec ma coupe de cheveux renommée et mon ton de voix très professoral, chiant, que tout le monde apprécie sauf ma femme): « Nous voici maintenant à Boom-Les-Messieurs. Nous avons enquêté, avec toute la rigueur que vous nous connaissez, sur l’origine de ce nom quelque peu original.

Ce nom est en fait la réponse (méconnue) à une phrase célèbre d’un officier français aux troupes anglaises: « Messieurs les Anglais, tirez les premiers! ». C’est alors que le général anglais a répondu: « Boom les messieurs! ». Et c’est ainsi qu’on perd des batailles.

Le général anglais en question, Sir Beaverclub, traumatisé par son geste et surtout la légèreté avec laquelle il a ordonné le feu de ses troupes, s’est réfugié dans cette maison, en arrière de moi, pour y terminer sa vie un peu fol. C’est donc en son honneur que le village porte sa marque.

Depuis quelques années, le nom de Baume-Les-Messieurs apparait quelques fois dans des écrits plus ou moins sérieux pour désigner le nom de ce village. C’est une tentative désespéré d’une municipalité trop moderne qui désir faire disparaître l’Histoire au profit du tourisme: Baume-Les-Messieurs ferait référence au fait que ce village met du baume sur les messieurs en douleur… »

(un touriste pose une question): « Qu’est-ce que les gens hommes mangent à Boom-Les-Messieurs? »

(moi, gros plan avec un doigt pointé face à la caméra): « Ça, je le dirait JAMAIS! »

Commentaires (10)

JF30 août 2011 à 3:17 pm

Des côtes? Maintenant que je suis parti, vous êtes rendus capable? À moins que « on n’est pas pour jussse pédaler » ressorte? Que ce soit la Suisse ou le Jura, vous êtes capable, je ne croirai pas contraire.

JF30 août 2011 à 3:24 pm

Sur cette adresse http://didiercadelano.zzl.org/velo/Cols/023_Faucille/023_Faucille.html , on voit les infos sur ce « col ». Peut-on vraiment appeler col une route qui ne fait jamais 10%?

syl31 août 2011 à 12:22 pm

Je répondrai car par un seul mot: jaloux.

PG Luneau30 août 2011 à 4:28 pm

J’avoue que cette ville médiévale semble magnifique… même si je trouve qu’elle manque de monsieur!!! Et j’ai très hâte de voir cette nouvelle et docte vidéo de notre Guide touristique adoré! Sache que je l’adore, moi, ton ton professoral qui rend tout indubitablement crédible!

Micheline et Francois31 août 2011 à 10:18 am

Sir Beaverclub? Hum! Ça sent le roussi réinventé! Mais bravo pour le rythme du texte c’ une trè s belle narration. Bonne continuation!

syl31 août 2011 à 12:24 pm

Merci!!!
J’aime bien ce Sir Beaverclub… Ce nom de famille lui donne tout un avenir…

JF31 août 2011 à 1:05 pm

Jaloux. Pfouaaa. Moi, j’ai la chance de travailler ces temps-ci! C’est pas du vélo qui va me rendre jaloux. Bon,je retourne monter la côte sur Avenue du Parc.Jaloux!Jamais.

syl31 août 2011 à 1:37 pm

C’est bien la cote qui a vue sur le Mont-Royal, non? 350 et qq mètres?

JF31 août 2011 à 3:01 pm

234 000 milimètres

Popa1 septembre 2011 à 11:49 am

Avec toute les folies qui se sont dites sur ce blogue et le « peu » de messieurs dans ce village!!!!….tout c’à ressemble à un » pétar mouillé ». Alors on passe à autre chose.
Bon voyage de retour ..Hugo.
Aller Popa on s’en va.


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