Une mauvaise passe?

Le jour où on quitte Klang, on réussit à dénicher la fameuse soupe au porc (bak kuk teh). Dans un resto qui n’a pas soigné sa déco depuis au moins Mathusalem, et encore, le chef chinois vide le restant de son gros chaudron dans deux petits bols : avec du riz blanc, et du thé noir, cela sera notre diner. Délicieux.

Mais dès que son gros chaudron est terminé, le resto ferme : il vend que cela. Or, il est genre 13H15. Mais on apprend que les resto spécialisés dans cette soupe ferme tout simplement quand ils en n’ont plus.

C’est d’une certaine logique. Mais mon côté capitaliste, oui oui, capitaliste, me susurre : « Mais pourquoi ils en font pas 2, de chaudrons? ».

Peut-être que les Malaisiens savent vivre : après avoir vendu sa soupe, il a fait assez d’argent pour vivre, et peut maintenant aller faire des choses moins drôles : se reposer, voir ses enfants, l’amour, et le reste de ses babioles qui prennent du temps, mais rapporte rien.

Pauvres Malaisiens…

Donc, on quitte Klang a regret, pour Kuala Selangor, à bord d’un taxi. Le bus nous attire pas…

On arrive à Kuala Selangor, au De Palma Hôtel éco-ressorts (je vous jure que le « eco » veut strictement rien dire) … Sans avoir réservé. On peut voir la chambre, et bon, négocier le prix. À 40$ la nuit, avec piscine et petit dej, dans un lieu tranquille, c’est bon.

On comprend entre les lignes que c’est un hôtel qui se spécialise dans la clientèle musulmane. On est très bien reçu, et on a le droit au tapis de prière dans la chambre.

Mais le moins drôle, c’est que l’hôtel a dissimulé des haut-parleurs un peu partout sur leur propriété : la prière du matin, à 5H00, tu l’entends solide. Mais bon, elle ne dure pas longtemps : tout le monde a le droit à des vacances minimum, semble-t-il…

Et puis, on a vu un aigle perché sur un lampadaire, à une dizaine de mètres de nous. Ça surprend quand même. C’est gros, un aigle.

Et puis, de l’hôtel, on peut aller à deux parcs : un historique, un ancien fort portugais, et un autre naturel, avec des bibittes très très cool.

Cela va faire l’objet d’une longue journée de visite, avec une bouffe dans un resto climatisé… Genre, le petit café français du Plateau.

Le parc historique est envahi de singes. Même moi, qui adorent les singes, je trouvais qu’il y en avait pas mal, des singes.

Mais c’est le parc naturel qui nous a, et de loin, le plus impressionné : quand tu t’attends à rien, c’est plus facile d’être surpris. Cela a été le cas.

Une marche dans une mangrove, oui, c’est cool. Mais bon, on a vu le Cambodge et ses mangroves géantes…

Alors là, quand on marche sur un sentier un peu visqueux, qui se faufilent au travers d’une mangrove boueuse, on est surpris.

Et quand on finit par apercevoir que cette bouette est ultra peuplée de créatures amphibiennes bizarres, c’est le gros lot!

Des heures de plaisir!

Puis, il y a la tour d’observation. On y grimpe plus par convention, que par goût : quand est-ce la dernière fois que vous avez effectivement vu quelque chose à partir d’une tour d’observation dans un parc naturel? À part des feuilles d’arbres, moi, jamais.

Ben pas là.

La magie de voir le petit saurien changer de côté de rivière… Les aigles voler, d’autres magnifiques oiseaux que l’on ne connait pas. Une famille de trois singes crapahuter (« Quel magnifique mot que Sylvain vient encore de me faire découvrir! Il faudra que je songe à lui payer des droits de reproductions ». On accepte toutes les cartes, sauf American Express, pour des raisons évidentes) dans les arbres… Les lézards qui trottinent, la tête haute perchée… Bref, une heure de plaisir à juste regarder la nature déployer ses magnifiques ailes devant nous.

Mais c’est quand même long, une heure, debout, à observer. Pourquoi toutes les tours d’observations n’ont pas de banc? Pourquoi il faut toujours être debout? C’est un truc de scout, genre toujours prêt?

Bref.

Bon, oui, l’entrée du parc était de 4 ringgits, soit 1.30$… Par personne! Mais en voyage, il ne faut pas regarder à la dépense.

Mais là, vous vous demandez : « Elle est où la mauvaise passe? »

Deux remarques sur ce que vous pensez : 1- Il faut les avoir, les 4 Ringgits, pour visiter le dit parc. Pas sûr qu’il y a beaucoup d’entre vous qui ont les 4 Ringgits en question, là, maintenant, en poche. Vous voyez, quand on fait le malin, cela se retourne des fois contre soi…

2- C’est la prochaine partie de mon récit : mais rassurez-vous, on mange toujours aussi bien.

 

On termine donc nos deux nuits à De Palma hôtel. Il faut redire que De Palma était notre deuxième choix d’accommodation. Sol avait repéré un guest house, un homestay comme ils disent en Malaisien, mais il était toujours plein. Là, on a une fenêtre de 2 jour consécutifs. On la réserve sans voir la maison en question.

Contrairement à un hôtel, ce n’est pas facile de débarquer dans une maison pour voir la chambre avant de la réserver, vous admettrez.

Il faut aussi redire, parce que vous entendez pas très bien (ça se coupe, les cheveux dans les oreilles, JF), qu’on est à Kuala Selangor pour aller voir les mouches à feu dans les mangroves, la nuit (vous pouvez aller les voir de jour, mais bon, vous êtes étranges comme cela, cela va, je vous connait, je me suis habitué, mais pas votre voisin de la deuxième porte à droite) (c’est bizarre, j’ai l’impression d’écrire comme Foglia : je pense envoyer mon blogue à Dubuc, de La Presse).

Bref.

De Palma hôtel nous propose deux fois d’aller voir les lucioles : mais nous, on s’en va rester dans un homestay qui a QUE des commentaires positifs, didenbriques mêmes (si «dithyrambique » s’écrit comme je viens de l’écrire, je suis un dieu de l’Ortho).  Et le proprio, hyper gentil, t’arrange un tour de lucioles pour 40 Ringgits (au lieu des 55 que demande De Palma).

Alors on refuse, un sourire en coin : « Vous ne nous aurez pas si facilement, on est pas nez (ni oreille d’ailleurs) de la dernière mousson ».

On quitte De Palma pour aller au Tao guest house, qui est à 2 ou 3 kilo de là, de l’autre côté de la rivière.

Bon, le proprio répond avec beaucoup de retard à nos courriels. Là, on lui a envoyé un courriel à 16H00, et on n’a toujours pas de réponse le lendemain à 13H00… Mais il a TELLEMENT de bons commentaires.

On arrive à l’adresse du Tao Guest house. Enfin, on est là, les deux GPS l’affirment (celui du Ipad à Sol et celui du chauffeur du Grab). Mais bon, les adresses semblent quelque chose de très facultatif en Malaisie.

On descend de la voiture, avec armes et (surtout) bagages. On se retrouvent en Chine. Des deux côtés de la rue, que des magasins et resto chinois. Que.

Dans la rue, surtout des Chinois. Mais pas que.

Il y a nous.

On cherche notre maison sur pilotis qui donne sur la rivière. Le chauffeur de taxi nous suit : il ne veut pas nous lâcher, tant que l’on est pas effectivement arrivé. Brave homme. Il nous offre d’appeler pour nous la Guest house. On accepte. Deux minutes plus tard, le proprio vient nous chercher (par la main) et nous ramen (je ne me tanne pas de la ramener, celle-là) un peu en arrière. On a littéralement raté la maison. Faut dire que la porte d’entrée est dans l’arrière-boutique d’un resto chinois qui vend des aliments, des babioles pour l’An chinois, et évidement, il y a aussi un coin resto. Et du poisson séché.

On entre.

La pièce principale, plancher en bois, donne sur la terrasse qui donne sur la rivière.

Wow.

C’est une ancienne fabrique de poisson : mais à cause de la pollution et de la surpèche, la quantité de prise à vraiment diminuer, et il se pêche plus assez de poissons pour y faire vivre ce genre d’entreprise (qui vendait ses peaux de poissons au Japon, ainsi que les méduses. Les Japonais mangent vraiment n’importe quoi. On a hâte d’être au Japon).

Nous sommes sous le charme.

Puis, Sol aperçoit, sur un tableau où il y a de dessiné la région avec les principales attractions, un petit mot en anglais qui dit que le wifi est pas toujours fiable.

On n’a pas besoin du wifi tout le temps. Mais là, on vient déjà de passer deux nuits à Kuala Selangor, et tout ce qui reste à y « voir », ce sont les lucioles. On a prévu la journée de demain pour planifier notre prochain bond, sur la dite terrasse. Donc, besoin du wifi. Même « intermittent », cela nous va.

Le proprio quitte, on nous disant que, quand on va voir les lucioles à 19H30, de leur dire le nom du Guest house, et que « tout est beau ».

On s’installe sur la magnifique terrasse. Sol sur le hamac.

Pas de wifi.

Trois heures plus tard, toujours pas de wifi.

Et arrivée de la famille chinoise qui partage la Guest house avec nous. Deux jeunes femmes, un jeune homme, deux très jeunes enfants, un homme plus mûr. Ils ne sont pas du tout dérangeants, mais bon, ils fument (les deux jeunes femmes) et puis, la terrasse est pas si grande que cela.

Sol décide d’aller faire une sieste avant les lucioles.

Elle revient.

Bon, notre chambre n’a pas de fenêtre. Il y a aucun meuble sauf le lit. Pour deux jours, et pour 20$ par nuit, ça va : la clim fonctionne très bien.

Mais Sol m’annonce que le lit est qu’un « tas de ressorts ». Vérification faites : oui, c’est vrai. On le flip. Même chose de l’autre bord. Merde, dormir là-dessus, cela ne sera pas facile. Et puis, il y a aucune insonorisation.

Hum.

Ça ne s’enligne pas bien tout cela.

Heureusement, c’est l’heure du souper. Va pour le Chinois (comme si on avait le choix).

On va au Chinois qui donne sur la rivière (comme si on avait le choix). Spécialité fruits de mer. Sol se prend un vivaneau entier, frit à ail.

Moi, ce qui va se révéler l’un, sinon, le meilleur poulet général tao de ma sainte vite.

De son côté, Sol ne sait plus quel est son meilleur poisson à vie : mais elle dit cela à peu près à toutes les semaines depuis quelques mois…

Bref : burps.

Juste à côté du resto, c’est l’embarcadère pour les lucioles. On y va, bedon content.

Du monde arrive. Il y a deux bateaux avec banquettes. Hum. On va être beaucoup. On se met en ligne, avec veste de sauvetage.

On va sur le quai. Le monsieur nous demande nos billets. On dit Tao guest house. Sol montre le nom sur son Ipad, en gros. Rien à faire.

On doit aller voir un autre homme, sur la rue.

On y va, mais ce faisant, on « perd » les bonnes places que l’on aurait choisie, en avant.

On parle au monsieur. Rien à faire, Tao Guest house ne lui dit rien, on doit acheter un billet. Là, on enrage.

De plus, on le voit « bourrer » le bateau de gens. Ils sont déjà tassés comme des sardines, et il veut nous rajouter. Sans huile.

Les lucioles, on ne les voyait pas comme cela (dans le sens de). Je me rappelle alors que le De Palma, c’était des bateaux à 2 ou 4 qu’il nous proposait. Pas à 12, où on entasse 20 touristes (dont seulement deux occidentaux, nous).

Sol refuse d’embarquer. Et elle a raison : on n’aime de moins en moins le tourisme de masse. Il va falloir changer un peu nos méthodes, et quelques fois, accepter de payer plus cher si on veut plus de tranquillité.

On retourne en criss au Tao Guest house.

Toujours pas de wifi.

On a juste plus de raison d’être là. En fait, comme on a pas vu de wifi dans les environs, on ne peut pas rester là.

On fait nos valises à 20H00 du soir.

On quitte, à pied.

On avait repéré un boutique hôtel pas loin, le VI boutique hôtel.

On marche avec notre barda. Content de voyager léger.

On arrive là, et on demande une chambre. La jeune employée doit regarder son ordi. Mauvais signe.

« Il reste une chambre, c’est notre petite suite ».

Sol part à rire, dit qu’on ne peut pas se payer cela, et vient pour quitter. L’employée dit qu’elle peut faire une réduction. La chambre est genre 110$. Elle est maintenant 90$.

Sol la remercie, et sort de l’hôtel (il y a un autre hôtel juste à côté).

Je sors avec Sol, et, comme on est les deux fatigués, en criss, que l’hôtel a l’air bien, et qu’on n’a pas de difficulté financière (on a plus d’argent dans notre compte de banque maintenant qu’en aout dernier), et qu’il est 20H30, je reviens dans l’hôtel. La dame nous offre une nouvelle réduction.

Sol explique qu’on n’est pas habitué à ce genre d’hôtel. Qu’on a déjà payé pour deux nuits une Guest house (ce qui est vrai) … Finalement, pour la « suite junior », on va payer 70$.

Belle suite quand même.

Mais c’est quand la dame nous demande un dépôt que le déclic se fait : on a laissé 33$ de dépôt à l’autre guest house… En plus de perdre les deux nuits qu’on a payé d’avance.

Merde.

Contact avec notre ancien proprio. Par l’entremise du téléphone de la gentille gérante. Rendez-vous à 21H00 devant la guest house. Je repars à pied.

Rencontre le proprio. Très gentil, très désolé que notre voyage se transforme en « cauchemar » à cause de lui.

Cauchemar, il ne faut rien exagérer, quand même.

Le proprio me rembourse le dépôt, et le prix des deux nuitées. Il ne comprend pas ce qui est arrivé pour les lucioles… Et il me dit : « Si vous m’aviez appelé, je vous aurais aider à trouver une autre chambre… ». Et moi de lui répondre : « Mais on n’avait pas de wifi!!! ».

Il sourit, et finit par comprendre, je pense, tout l’étendue du problème de son wifi moins qu’intermittent.

Ce matin, avec l’internet dans le lobby (au prix de l’hôtel, il n’y a pas internet dans les chambres, mais bon, au moins, il y a internet), on a préparé notre prochain bond : le ville d’Ipoh.

On part en taxi (on parle de près de 90$) et on vise un hôtel à 30$ la nuit. Un excellent choix : la chambre est petite, mais très zen, et superbement bien située.

Le chauffeur de taxi était très amusant, on a du beaucoup de plaisir pendant les deux heures et demi de taxi.

Bilan de l’histoire : on regrette d’avoir manqué les lucioles. Mais je pense que l’on sait de plus en plus ce que l’on aime comme visite : le petit parc naturel à 1,30$ en y croisant que 6 autres touristes pendant deux heures (dont 2 occidentaux), plus que le bateau entassé comme des sardines à 13$ par personne pour aller voir, ce qui est surement vrai, un très beau spectacle.

Mais à quel prix?

 

Et maintenant, la question qui tue : qu’est-ce qu’on vient faire à Ipoh?

On ne sait pas très bien. On sait juste que ce n’est pas trop touristique.

Et, à date, on aime.

Syl

PS: Notre hôtel actuel, juste pour faire plaisir à JY et JF, ce nomme le Pi hôtel. Il y a une réduction spéciale de 3.14% le Pi day.

Si cela n’est pas la plus belle photo du blogue… Sol dans les mangroves boueuses…

Commentaires (8)

Pierre Pelletier1 février 2018 à 10:22 pm

Je n’ai que deux choses à dire https://www.youtube.com/watch?v=lukKjr9anVg https://www.youtube.com/watch?v=pie6L9lw_GE

pgluneau3 février 2018 à 12:38 am

La photo de Sol parmi les mangroves fera un superbe fond d’écran! ;^)

P'pa3 février 2018 à 2:11 am

Superbe photo de Sol dans les mangroves….J’aime.

Avez -vous manger du  »singe » dans un resto spécialisé??

Le proprio du resto ferme après la vente de son chaudron de soupe tout comme le chauffeur de  »taxi  »prend deux jours de congé après deux heures de route à $90.00 cdn Ha!Ha! Ha!……..2 nuits et 4 repas plus tard!!!

Tention…. a la surcharge des bateaux et des traversiers…en Asie ils ont mauvaise réputation.

Les tas de  »ressorts » ne sont pas du tout recommandé pour le mal de dos….prières de rajouter $10.00 au prix de la chambre pour un meilleur confort

Vous vous êtes saucé….dans l’eau….aux pieds de votre terrasse??

Vous crissez le camp…vers ou??

syl4 février 2018 à 1:01 am

Réponse à P’pa
Ça se mange, du singe????
Oui, je pense qu’on va payer un peu plus cher nos prochains hotels… On apprend à tout âge!
Et non, on ne c’est pas saucé dans l’eau de la rivière brune…
Et on a crissé notre camp vers Ipoh… Des nouvelles bientôt…

Andrée3 février 2018 à 9:07 pm

Syl, t’es rendu vraiment plus capitaliste que jamais si tu brevètes des mots. (C’est une maudite bonne idée, s’il fallait qu’on me paye des droits chaque fois…)

C’est le cas de le dire: ta photo de singe, c’est une «plaisanterie intime»: j’la comprends pas (j’avais utilisé «pogne», puis je me suis rendu compte…)

PS Merci de ne PAS l’expliquer.

syl4 février 2018 à 12:52 am

Pas de problème Andrée, je ne vais pas expliquer ma blague. D’ailleurs, les membres du club du PP se connaissent, et comprennent ma blague. D’ailleurs, faudrait penser à envoyer une carte de membre (ahahahahaha) au singe…

Andrée3 février 2018 à 9:07 pm

(Y’a pas à dire: MALAISE)

P'pa8 avril 2018 à 10:16 pm

Ça se mange du singe ??? OUI…La tribu des Awa,en Amazonie, chasse le singe crieur mais seuls les hommes le  »déguste », la femme Awa prend soin des singes orphelins trouvés en foret et les retournent dans leurs milieu naturel au sevrage. ces singes ne seront pas chassés par la tribu qui les reconnaissent par leurs cris. Ils auront la vie sauve.


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