Une nuit à la ferme

19 juillet

Mauvaise nuit… Cela a peut-être rapport avec le camion de vidange qui est passé à 22h30, ou les enfants jusqu’à 23h00, ou le soleil qui se couche pas ou parce que j’ai la tête plus basse que mes pieds dans la tente ou parce que je me suis couché en ayant envie de pipi.

Ou tout à la fois.

Bref. On se lève, on se bouffe rapidement le petit déj (tranche de pain, beurre de peanuts, nutella, la traditionnelle banane, fromage…) avec les mains dans les poches, parce qu’il fait froid, genre 6 ou 8 degrés, plus le vent.
Vent qui souffle dans le bon sens cependant.

Objectif d’aujourd’hui, Bjarteyjarsandur. Bon, j’explique.
On pourrait aller directement à la capitale sans rentrer dans ce fjord. Mais le tunnel, sous le fjord, ne permet pas les vélos. On doit donc, de notre position actuelle, Varmaland, se rendre par la 1 jusqu’à la 47, qui fait elle tout le tour du fjord.
Un détour de plus de quarante kilo.

Mais bon, c’était prévu.
Et j’ai pas fait souvent le tour d’un fjord… en Islande ou ailleurs.

Je vous rappelle que nous sommes crottés sales ce matin.

On part, et avec le vent, on passe les 25 premiers kilo rapidement. En plus, on suit une rivière qui descend. Beaux paysages, gna gna gna…

On arrive à Borgarnes. Il y a une pub (c’est quand même rare, les pubs, sur le bord du chemin, en Islande) pour la piscine du village. Une belle pitoune et un beau piton sur le bord d’une piscine…

Comme on avait déjà idée d’y aller, et qu’il est 10h30, on plonge.

Les douches sont puissantes et chaudes, il y a une piscine intérieure, une extérieure, trois glissades d’eau (même Maude y est allée, en hurlant de peur et de plaisir, difficile à dire: mais on pouvait pas la manquer), trois hot pots (37 degrés, 39 et 42) et un bain sur pattes d’eau froide (froide froide, JF et moi, on le confirme).

Mais point de pitoune ou de piton. Plutôt une flopée de jeunes enfants et leurs parents. Enfants qui vont même, avec leurs parents, dans les bains chauds.

On reste deux heures.

On va ensuite au centre d’achats de la ville: moins de 10 magasins, dont un magasin de laine qui vient de faire une bonne journée (la laine est 4 fois moins cher qu’au Québec et de bonne qualité).

On dîne, entre autre, d’un bon fromage islandais (de type crayeux) et de la tomate la plus cher de l’Histoire: 6$!

On finit par repartir de cette belle petite ville pour faire les 45 kilo qui restent aujourd’hui. La route 1, tant décriée sur les blogues de cyclistes, n’est pas si chiante ni si passante que cela. Évidement, si tu viens en Islande pour voir personne, la route 1, ce n’est pas l’idéal. Mais ce n’est pas la rue Papineau, comme qu’a dirait Valérie.

On roule.

On arrive à Bjarteyjarsandur. Mais les derniers kilos ont été difficiles. On est en train de se demander si prendre des bains chauds pendant une heure ou deux n’affectent pas négativement nos performances physiques…(pas JF par exemple…)

Bref.

On est très content de découvrir que c’est un camping sur une ferme islandaise. L’accueil est simplement génial, on a accès à une maison, avec une section cuisine, et une section salon, très confortable (sauf si tu t’appelles JF et que tu choisis le pire sofa possible…). Ils vendent des produits locaux, dont des produits du cochon.
Cochon?
Pas vu de cochon en Islande, moi.

Plus tard, je vais parler au fermier, un grand bonhomme un peu plus jeune que moi et que tu niaises pas. Il m’explique qu’il y a 40 ans, il y a eu des permissions d’ouvrir quelques fermes expérimentales pour élever, au grand air, des cochons.
Il a 8 cochons.
8!
On est loin des fermes industrielles du Québec (bon, il m’explique qu’il y en a trois, en Islande, des porcherie industrielles).
Par contre, il possède plus de 1000 moutons, qui se promènent en liberté, dans les montagnes.
Et des acres de foin.
Pour les cochons, je m’interroge. Pourquoi il n’y a pas eu historiquement de cochon en Islande?
Ah la belle question…

Pensez y…

Encore.

Parce qu’il n’y a pas de céréales qui poussent en Islande.

Actuellement, ils doivent importer du maïs pour les cochons.
Le fermier me dit qu’ils sont en train d’essayer de faire pousser le maïs en Islande, mais les bonnes récoltes succèdent aux très mauvaises…

On se bouffe du mouton, très bon, avec patates, oignons et poivrons sautés (ça parait qu’on est passé par une grande épicerie).

Sur le terrain de camping, les agneaux côtoient les chiens et les canards… Une belle place pour camper. Valérie pense que c’est notre camping top 1 du voyage.

On a vue sur le fjord, qui est celui que les Brits et les Américains ont utilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Sans la permission des Islandais. Entre autres, les anglo saxons ont utilisé cette base pour ravitailler l’URSS.

Voilà, comme on est arrivé vers 16h45, on est en train de relaxer, en faisant nos activités de soir. JF s’est remis au tricotage, mais on frôle le désastre semble-t-il.

Demain, c’est la capitale. On veut camper au milieu de celle-ci, il y a un camping. Et on veut manger au resto pour célébrer notre tour de l’Islande. La dame de la ferme est en train de demander à une amie à elle un resto beau, bon, pas cher.

De plus, on a acheté 4 grandes saucisses de mouton (ingrédients: du mouton fumé,   du sel et c’est tout), fait par la grand-mère, cuites pour nous, dont la recette est secrète. Seule la grand-mère, qui la tient de sa propre mère, connait la recette. Et il n’est pas question qu’elle donne sa recette avant sa mort.
C’est une grand mère viking, après tout…

Demain, donc, lever tôt car on veut faire les 75 kilo qui nous séparent de la capitale le plus vite possible, histoire de faire des achats de laine, et d’aller au souper dans nos beaux habits propres, et nous laver.

Dans les 75 kilo, il y a des montées (on suit un fjord) dont une de plus de 10 pourcent.

Souhaitez-nous du gros vent dans le dos.

Parce qu’il y en aura pas de facile. Jusqu’à la fin.

Syl

PS: Parmi ce qui nous a profondément marqué, en Islande, il y a:

Les paysages sauvages, grandioses, infinis. On pouvait voir les 40 derniers kilo qu’on venait de faire, et les 40 prochains à faire. Et avec peu ou pas d’infrastructures humaines. C’est un paysage assez vierge, proche sans doute de ce que la Terre avait l’air au « début ». Ça remue les intérieurs…

L’air qu’on respire est tellement pur, vivifiant. Mais ce n’est rien par rapport à l’eau. J’ai rarement eu autant de plaisir de boire de l’eau froide qu’en Islande.

PPS: Le skyr, c’est la version locale du yogourt. Ignare.

PPPS: Mot de Valérie: Je suis désolée pour les dernières entrées de blog pas corrigées… Sylvain les publie en cachette parce qu’il est en retard… ça a l’air que c’est pas un voyage de vélo comme d’habitude. Moi et Maude on pense que c’est parce qu’on est là, on est tellement spéciales!!! Aussi, l’eau d’Abitibi dans mon coin est VRAIMENT aussi bonne qu’en Islande. Quel délice!!!

 

Commentaires (6)

sol19 juillet 2016 à 9:36 pm

Le mouton te fais un peu moins paranoïer on dirait, maintenant que tu le manges.. 🙂

pgluneau19 juillet 2016 à 10:56 pm

Tu dois adorer les noms des villes islandaises, Sylvain : tu peux les écrire comme tu veux, en autant que ça ait l’air, au final, d’une onomatopée désignant un gros éternuement gluant!! Ça doit te rappeler tes noms de persos ou de villes autrichiennes, à Raspail!! ;^D

P'pa19 juillet 2016 à 11:35 pm

Bravo aux  »filles » vous êtes sûrement très spéciales…pour avoir survécu à ces deux énergumènes……Ha! Ha! Ha!… Y faut l’faire.

Odette20 juillet 2016 à 12:25 am

On dirait qu’après 2 semaines vous formé maintenant une équipe… Vous avez raison les filles vous êtes spéciales.

Andrée21 juillet 2016 à 1:19 pm

Ah! Bravo! J’ai eu tellement de plaisir (et un peu d’envie, bon, même si c’est aussi laid que l’orgueil) à vous lire! Bon retour!

P.S. Vraiment rassurée pour le skyr. À ma défense, tu l’avais mal écrit… 😛

Sabourin Micheline21 juillet 2016 à 6:39 pm

Bravo! Je suis certaine que vous aller garder un souvenir imperissable de cette aventure hors du commun. Bon vent (dans le dos) et bon retour…XXX


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